jeudi 10 janvier 2019

Compte-rendu du 4e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mercredi 9 janvier, Fofana, Johnson, Kader  & Thierry ont été accueillis par Emmanuelle, Charles, Henri et Sylvain.


La couseuse, Jean-François Millet (1814-1875), 
Huile sur toile, 33 x 25 cm,
Barbizon, musée municipal de l’École de Barbizon
« Deux accueillis n’étaient pas présents en cette soirée du 9 janvier : Ionut (qui ne devait pas encore être présent d’après Damien) et Abdel. 
Abdel qui aurait, je crois, quelques difficultés à se repérer dans l’espace ou à bien mémoriser géographiquement Saint Vincent de Paul a été attendu jusqu’à 20h45 pour commencer notre dîner. 
Malgré messages et SMS laissés sur son téléphone portable (sa batterie était probablement en rade), Abdel ne nous a pas contacté et malgré trois sorties pour vérifier s’il n’était pas dehors à attendre qu’on lui ouvre, il a malheureusement et probablement du passer une nuit à la rue. 

Délicieux dîner préparé par Emmanuelle et Charles avec une soupe à l’oignon et un risotto avec saumon fumé, fromages et galette des rois pour le dessert.
Tour de table afin de se présenter et se découvrir mutuellement. Nos deux ivoiriens sont depuis peu en France : Johnson environ un an et Fofana cinq mois. C’est l’instabilité politique et l’insécurité en Côte d’Ivoire (destruction et vol des biens) qui a décidé Johnson à migrer en France. Johnson est couturier et voudrait bien pouvoir poursuivre ce métier en France, il a un ami à Paris qui dispose de matériel de couture et pourrait donc réaliser des travaux lorsqu’il aura des clients…
Fofana a fait plusieurs métiers mais terminé dans la coiffure…
Kader a été dans le bâtiment et Thierry a pas mal travaillé dans la construction et l’installation d’antennes pour la télévision en son temps. Tout le monde parle mais c’est surtout Thierry qui est bavard comme une pie et qui a parfois du mal à l’écoute et à se concentrer sur la conversation de groupe. Il a visiblement un profil d’ancien ingénieur mais reconnaît ne jamais avoir poursuivi ses études jusqu’au bout…..
Nous abordons nos vies professionnelles et il se dessine le désir de nombre d’entre nous de choix professionnels correspondant à nos goûts et nous permettant de conserver du sens à nos vies personnelles au détriment peut-être de la sempiternelle « course à l’échalote »….
Nous tentons de débattre sur les bienfaits de l’automobile et ses bienfaits ? Une certaine opposition semble se dessiner entre Thierry et Kader ; Fofana a de l’humour et est très souriant. Vers 23h00 fin du dîner ; tout le monde a sa part dans le nettoyage et les rangements mais la palme revient au tandem Fofana et Johnson.

La cafetière bleue, 1888, Émile Bernard (1868-1941), 
Huile sur toile, 33 x 25 cm,
Brême, gallerie artistique Kunsthalle
La nuit s’est bien déroulée ; on remarque plusieurs réveils et levers de Thierry pour boire et farfouiller dans son sac….
Kader s’est aménagé une sorte de cabane avec un toit entre deux bancs d’église pour son couchage. Thierry passe ce matin aux « Captifs » pour se doucher, trouver un peu de crème apaisante pour ses pieds qui ce matin restent gonflés malgré la nuit.

Lever 7h00. Petit déjeuner sans gros souci si ce n’est une cafetière capricieuse qui semble indiquer un problème d’entartrage (si les équipes suivantes ont une solution … ?) ; il manque aussi soit le micro-ondes qui permettrait de réchauffer le lait pour le chocolat chaud de Fofana et Johnson ou une casserole pour réchauffer le lait sur la plaque électrique…
Pierre nous a déposé du papier d’Arménie parfumé à la rose pour chasser les mauvaises odeurs. Merci !
Nous souhaitons vivement qu’Abdel soit retrouvé (via les Captifs ?) et soit présent à HS ce jeudi soir.

Intendance : pas de besoin particulier, il reste du fromage dans le réfrigérateur. Penser à sortir le beurre du frigo pendant la nuit en prévision de petit déjeuner.»