mardi 10 décembre 2019

Au seuil d'Hiver Solidaire 2020 !

Une étoile dansante,  2019, Installation
Les EpouxP - Pascale & Damien Peyret
Crèche, Paris, église de la Madeleine

Dans ce temps de l'avent, guidés par l'étoile de Bethléem, nous devinons la main de l'ange et la merveille d'une présence sans ombre (1). 
L'opportunité nous est donnée de changer notre regard, sortir des personnes de l’isolement, du froid et de l’indignité, créer des liens fraternels, nous enrichir mutuellement.
Plus qu’un service, Hiver Solidaire est un lieu de rencontre vraie, une occasion de partager une nouvelle expérience humaine et spirituelle.

Hiver Solidaire c’est 40 paroisses parisiennes qui accueillent plus de 200 personnes sans abri et mobilisent plus de 3000 bénévoles, dont une centaine à Saint-Vincent-de-Paul en 2019.

Dès le vendredi 3 janvier et jusqu'au mardi 31 mars 2020, pour la 9e année à Saint-Vincent-de-Paul, nous allons accueillir cinq à six personnes sans abri dans la crypte de l’église, de 20 h à 8 h du matin. Chaque soir, deux bénévoles dormiront avec les personnes accueillies et un ou deux autres bénévoles prépareront le dîner et l’apporteront pour le partager avec l’équipe.

Nous appelons dès aujourd'hui des bénévoles pour assurer cette mission tous les soirs de la semaine : préparer un repas simple pour 10 personnes et le partager ou passer la nuit avec les personnes accueillies.
Notre équipe est disponible pour vous parler plus précisément d’Hiver Solidaire :
Corinne Denis / Roland Janniere / Virginie Beaumont / Damien Peyret / Pierre Mignard



Nativité, détail de l'Ange, vers 1480, 
Antoniazzo Romano (1435/40 - 1508), tempera sur bois,
29,2 x 67,3 cm, Nez York, Metropolitan museum of Art
(1) LETTRE DE FRA ANGELICO (1395-1455)

Ami, il n’y a rien de ce que je pourrais vous offrir que vous ne possédiez déjà, mais il y a beaucoup de choses que je ne puis vous donner et que vous pouvez prendre.

Le ciel ne peut descendre jusqu’à nous, à moins que notre cœur n’y trouve aujourd’hui même son repos. Prenez donc le ciel.

Il n’existe pas de paix dans l’avenir qui ne soit caché dans ce court moment présent. 
Prenez donc la paix.

L’obscurité du monde n’est qu’une ombre. Derrière elle, et cependant à notre portée, 
se trouve la joie. Il y a dans cette obscurité une splendeur et une joie ineffables si nous pouvions seulement les voir. Et pour voir, vous n’avez qu’à regarder. Je vous prie donc de regarder.

La vie est généreuse donatrice, mais nous, qui jugeons ses dons d’après l’apparence, nous les rejetons, les trouvant laids ou pesants, ou durs. 
Enlevons cette enveloppe et nous trouverons au-dessous d’elle une vivante splendeur, tissée d’amour par la sagesse, avec d’abondants pouvoirs. Accueillez-la, saisissez-la et vous toucherez la main de l’ange qui vous l’apporte. 
Dans chaque chose que nous appelons une épreuve, un chagrin ou un devoir, se trouve, croyez-moi, la main de l’ange ; le don est là, ainsi que la merveille d’une présence sans ombre.

De même pour nos joies : ne vous en contentez pas en tant que joies, elles aussi cachent des dons divins. La vie est tellement emplie de sens et de propos, tellement pleine de beautés au-dessous de son enveloppe, que vous apercevrez que la terre ne fait que recouvrir votre ciel. Courage donc pour le réclamer. C’est tout.
Mais vous avez du courage et vous savez que nous sommes ensemble des pèlerins qui, à travers des pays inconnus, se dirigent vers leur patrie. 

Ainsi, en ce jour de Noël, je vous salue, non pas exactement à la manière dont le monde envoie ses salutations, mais avec la prière : que pour vous, maintenant et à jamais, le jour se lève et les ombres s’enfuient.



Association Hiver solidaire Saint-Vincent-de-Paul
avec le soutien de la Fondation Notre Dame et de la Fondation Frédéric Ozanam



mardi 2 avril 2019

Compte-rendu du 86e et dernier soir d'Hiver Solidaire 2019 !

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Lundi 1er avril, Abdelilah, Fofana, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Virginie, Clothilde, Véronique et Emmanuel.

Départ des Apôtres allant prêcher l’Évangile
Charles Gleyre (1806-1874), 
huile sur toile, 197 x 294 cm, Montargis, musée Girodet
Nous étions tous assez émus de partager ces derniers moments avec Michel, Fofana, Ody, Abdellilah et Kader.
Damien et Charles sont venus l’un pour voir Kader, l’autre pour partager un excellent dîner (soupe de légumes, poulet basquaise-riz, mousse au chocolat et gâteau aux pommes, rien que ça!) et rassurer Michel : il l’emmènera demain matin à la gare, direction Toulouse.
L’atmosphère est plutôt joyeuse, tous ont une solution, au moins transitoire, pour les mois qui viennent et cela se voit. Pas trop de crispations, de stress, un élan chaleureux. Cette bonne ambiance permet à Abdellilah de nous dire longuement, avec une certaine véhémence, qu’il a beaucoup aimé faire partie de ce groupe mais qu’il n’a pas aimé le témoignage qu’il a dû faire au moment du concert Gospel. Il s’est senti piégé, un peu idiot, ne sachant pas quoi dire et surtout, stigmatisé comme un pauvre, un sans-abri; le pire étant les photos prises sans son consentement; comme il le dit bien : ‘’si j’ai réussi quelque chose, si je suis un champion, je veux bien qu’on me prenne en photo ; mais je ne connais pas les gens qui ont pris les photos, j’ai honte et je ne veux pas que ma photo(de moi en pauvre) circule sur internet’’. À méditer pour les Hivers Solidaires futurs...
Cela dit, ils se sont exprimés, sauf Michel mais qui écoutait attentivement, sur ce qu’ils ressentent quand ils sont mis en avant, sur les intentions derrière ces demandes de témoignage, sur la confiance qu’ils ont en nous, bénévoles, et qui s’est construite au fil du temps, rien à voir avec les projections que des spectateurs aussi bien intentionnés soient-ils pourraient avoir sur le monde des sans abris.
Et Fofana, toujours aussi fin, a très bien su détendre l’atmosphère, en deux temps ; d’abord en nous disant, un peu solennel, qu’il nous quittait demain pour aller à ... Lille, retrouver un ami qui avait un logement et du travail pour lui ; nous avons tous applaudi, trop heureux. Il a alors ajouté ‘mais il faut regarder la date, aujourd’hui c’est le 1er avril’ et de partir d’un énorme éclat de rire. Franchement, arriver à rire de sa propre situation, avoir cette élégance de nous faire partager ses rêves en les habillant d’humour, chapeau !

Extinction des feux un peu tard, bien qu’il faille se lever tôt demain; Michel part à 7h30.
Nuit ok. Ce matin, Michel est ému et un peu stressé : il n’a plus l’habitude d’avoir autant de bagages (2 sacs), se demande si tout va tenir, s’il va payer un supplément pour ses bagages dans le train... Olivier et Charles sont heureusement là pour l’accompagner.
Après le petit dej, séance rangement-tri. Sabine, Virginie, Damien, Pierre, Claude sont là pour tout remettre en ordre. Je pars à 9 heures bien avant la fin des rangements.
Je suis contente de savoir que la plupart sont encore dans le quartier et que nous pourrons nous revoir.


lundi 1 avril 2019

Compte-rendu du 85e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Dimanche 31 mars, Abdelilah, Fofana, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Sarah, Solange, Benoît et père Arnaud.

Le Sang du Rédempteur, Giovanni Bellini (1430-1516), 
détrempe sur bois de peuplier, 47 x 34,3 cm, 
Londres, National Gallery
Avant dernier soir de la fin d’hiver solidaire, nos amis accueillis sont à la fois présents et déjà ailleurs, tristes que tout se termine mais voulant aussi profiter de ces derniers moments ensemble, soulagés par les solutions proposées mais aussi préoccupés.
Rapidement, les discussions et la joie ont pris le dessus. Alors que nous parlions de maroquinerie, Abdel, plein d’humour, nous a confié qu’à son arrivée en France il avait cherché une maroquinerie persuadé trouver des ressortissants. Nous avons tous beaucoup ri, lui le premier. Et, en réfléchissant, nous avons tous convenu d’une étymologie probable du mot, par référence aux tanneries marocaines.
Kader, quant à lui, refuse le décalage horaire, et le trouve absurde. Cohérent, il est d’ailleurs arrivé une heure en retard. Michel a été bouleversé par la messe ce matin. Alors qu’il n’avait plus osé participer à un office depuis très longtemps, l’Évangile du jour était celui du fils prodigue. « Tous les mots m’étaient adressés », nous confie-t-il. « J’avais le sentiment, que le Seigneur me parlait personnellement. » Merveilleuse providence, et douce miséricorde.
Au petit déjeuner, séance de coiffure, Fofana a sorti le matériel et a coupé les cheveux de Michel, très ému à l’évocation de cette journée d’adieu et de remerciement. Tous, nous nous quittons avec un pincement au cœur.

Ce matin, à la fin de la messe, Damien a chaleureusement remercié tous les bénévoles engagés dans l’opération. Un grand merci à nos amis accueillis pour leur amitié et leur confiance, pour avoir été ces enfants privilégiés du Christ à aimer comme des frères. En eux s’est manifestée sa Présence – sa Passion continuée à travers leurs stigmates, mais aussi sa Résurrection à travers les rédemptions dont nous avons pu être les témoins en croyant à l’amour libérant du Christ et en croyant en eux. Chacun, nous pourrions témoigner, si nous avons pris le temps de les écouter et de les aimer, d’avoir été enseignés par nos amis et donc d’en avoir été transformés. Qui peut mieux nous apprendre la justice, la fraternité, l’amour, le partage sinon ceux qui en sont privés ?

Père Arnaud


dimanche 31 mars 2019

Compte-rendu du 84e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Samedi 30 mars, Abdelilah, Fofana, Johnson, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Isabelle, Rémi, Laurent et Yves.



Projet pour le rideau de Mercure : 
Arlequin jouant de la guitare et Pierrot jouant du violon, 1924,
Pablo Picasso (1881-1973), pastel sur papier gris, 25 x 32 Cm, 
Paris, musée national Picasso
La soirée devait commencer dès 19h30 pour écouter un concert de cordes. Les amateurs de belles notes étaient à l’heure sur les marches de l’église, mais nos amis accueillis sont arrivés à leur heure habituelle, ce qui a laissé tout le temps nécessaire à la violoniste et au guitariste d’ajuster leur instrument, et à Isabelle et Rémi de disposer sur la grande table toutes les merveilles, et à Sabine les boissons, qu’ils avaient préparées pour réjouir les palais de toute l’assemblée.
On entre à 20h10 et le concert commence, la virtuosité des musiciens force l’admiration. Ody arrive à neuf heures, après qu’on a joué la dernière note. Le repas est servi en buffet, tartes de toutes sortes, crudités et sauces légères, fromages variés... Et les pâtisseries offertes par la boulangerie du quartier.
La crypte dit au revoir à son public et à ses cuisiniers, Johnson repart aussi vers son nouveau foyer, et à 22h30, le groupe est prêt pour la nuit.
Abdelilah fait comme Kader, il préfère coucher en haut, pour éviter, dit-il, un concert d’un autre genre, celui des ronflements.
Le changement d’horaire intervenu dans la nuit a annulé le supplément d’heure que nous avons le samedi. Ceux qui, dans leur sac de couchage, se fiaient à leur montre, comme Kader, on appris la nouvelle avec un brin de déception.
Petit déjeuner amical autour des dernières pâtisseries.
Il ne reste qu’un litre et demi de lait, cela risque d’être juste pour la dernière nuit.
Le fromage reste en abondance.



samedi 30 mars 2019

Compte-rendu du 83e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Vendredi 29 mars, Abdelilah, Fofana, Kader et Michel ont été accueillis par Sabine, Anne-Marie, Corinne et Pascal.

Service Lambert-Rousseau : assiette plate, Henri Lambert (1836-1909), 
faïence fine, impression par transfert, Paris, musée d’Orsay.
Michel est là en avance et en grande conversation avec Cécile qui connait bien Toulouse.
Des jeunes lui ont donné une pizza qu’il nous partagera en apéro. Il fait doux et nous bavardons dehors en attendant les autres qui arrivent tranquillement et à l’heure, portent les paniers et caddies des cuisinières, s’affairent à mettre la table, remplissent les seaux et les carafes, s’installent, prennent des nouvelles les uns des autres au son de la radio qui nous accompagne de chansons irlandaises.
Nous sommes en comité plus restreints car ni Ody ni Johnson ne sont là ce soir.
Sabine nous sert une très bonne soupe aux moules dont elle avait raison d’avoir envie de tester la recette, suivie du bœuf-carottes d’Anne-Marie, et d’une compote de pommes-poires à la fleur d’oranger accompagnée de financiers maison.
L’après Hiver Solidaire est présent dans les esprits et les conversations, Toulouse et la région toulousaine, bien sûr, avec des promesses de rester en contact, de s’appeler ; le travail du bois à Revel, mais aussi des questions de goûts et coutumes alimentaires - insectes, cervelle, pourquoi mange-t-on des escargots et pas de limaces ; la peur des souris (le cliché de la femme apeurée sur sa chaise est bien ancré dans certains esprits, malgré les protestations des spécimens présents).
Vaisselle bien rodée, coucher en ordre dispersé.
La nuit est plutôt calme, avec quelques allées et venues.
Pain et croissants frais pour le petit déjeuner - c’est le week-end après tout.
Nous nous quittons en rappelant l’horaire de 19h30 pour la soirée jazz de ce soir.



vendredi 29 mars 2019

Compte-rendu du 82e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Jeudi 28 mars, Abdelilah, Fofana, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Claire, Virginie, Jean et Davide.

Les Deux philosophes, février 1936, Joan Miró, (1893-1983), 
huile sur cuivre, 35,6 x 49,8 cm, Chicago, The Art Institute of Chicago
Nous nous mettons à table aux alentours de 20h45.
Ody a prévenu Fofana qu’il arriverait bien plus tard.
C’est le premier soir sans Hakim, installé dans son nouveau logement à l’APA.

Au menu ce soir : Potage aux pommes de terres, patates douces, carottes, poireaux (qui n’ont pas été reconnus par Davide !)
Pâtes aux légumes préparées par Claire, fromages, Cake nutella banane en dessert.

Les discussions tournent autour de la philosophie, des librairies disparues de la rue Soufflot, de la comptabilité et même un peu de l’Italie!
La vaisselle se fait dans une ambiance très joyeuse, beaucoup de rires et d’amitié ce soir.
On sent tout le monde apaisé et content.


Compte-rendu du 81e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mercredi 27 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Johnson, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Sabine, Anne-Laure, Galdric et Charles.

Toulouse, les Jacobins, Paul Jamot (1863-1939), 
huile sur toile, 42 x 34 cm, Paris, musée d’Orsay
Délicieux repas (poisson au curry et gâteau chocolat-chamallos) préparé par Claire et Sabine, et Sarah, qui a accompagné sa maman, et se lie d’amitié avec Michel. 

La table animée de diverses discussions sur l’art, l’éducation, les manifestations, et Toulouse, qui est de plus en plus dans l’esprit de Michel.

Hakim et Ody arrivent tard, et ratent Johnson qui a dû partir tôt, et Fofana qui est déjà couché.

Abdel est méditatif, rend service mais ne parle presque pas de la soirée.

La vaisselle finie, les cuisinières s’en vont, dans des adieux pleins de promesses. La nuit se passe bien, trois dorment à l’étage, trois en bas.

Le réveil se passe au son de la radio, peu de discussions ce matin.


mercredi 27 mars 2019

Compte-rendu du 80e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mardi 26 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Brigitte, Diane, Aubry et Valentin.

La Marseillaise, Chant patriotique et national, 
Art populaire, imprimerie Pellerin (fondée en 1736), 
Marseille, MuCEM, Musée des Civilisations 
de l’Europe et de la Méditerranée 
Le dîner met un peu de temps à se mettre en place, entre les arrivées au fil de l’eau des accueillis et le passage de Damien (venu discuter avec Michel de la bonne nouvelle de son futur hébergement toulousain).
Ce soir, la joie de Michel contraste avec le spleen qu’Abdel semble traîner (à suivre)...
Repas original et très apprécié : soupe de carotte au cumin / poulet «à l’américaine» (poulet froid, mayonnaise au curry, mangue et noisettes) / cake au citron et fraises chantilly ! Diane et Brigitte nous ont choyés !
Michel, taquin et blagueur, se gausse d’une scène au cours de laquelle Valentin et Diane en viennent à échanger leur numéro de téléphone respectif... L’amour (de l’Aveyron) n’a pas d’âge!
Ody (mi-naïf, mi-sarcastique) interroge Hakim sur son besoin récurent de faire des demi-tours sur lui-même... Problème de hanche ou toc? Kader a un avis bien tranché sur la question !
Fofana se veut dorénavant franco-ivoirien et nous promet qu’il apprendra bien vite les paroles de la Marseillaise qu’il m’avait demandées de lui imprimer ; mais quand nous passons sur le terrain de la «Res-Footballistica», on sent bien qu’il est n’abandonnera pas les éléphants pour supporter nos bleus - tout champions du monde qu’ils soient !
Pendant la vaisselle Michel nous dira qu’il n’en revient pas de toutes les bonnes choses qui s’enchaînent dans sa vie ! Abdel rejoindra Kader et Hakim pour installer sa couche au Rez-de-chaussée.
Visite de Bertrand ce matin, qui a trouvé une cave pour déménager/stocker les affaires de Kader : heureusement que Bertrand ne travaille pas aujourd’hui parce qu’il y a un peu de travail...



mardi 26 mars 2019

Compte-rendu du 79e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Lundi 25 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Anne-Maire, Laurent, Pierre et Yves.

Intercession du Christ et de la Vierge, 
Piero di Giovanni dit Lorenzo Monaco (1370-1425),
détrempe sur toile, 239,4 x 153 cm, 
New-York (NY), The Metropolitan Museum of Art
C’est avec un potage trop épais au dire de son auteur AM, un florilège de poissons, dont la lotte, dans une sauce trop liquide d’après son auteur Laurent, un assortiment de fromages et une belle tarte aux pommes dont il reste un exemplaire d’AM, repas qui combla de bonheur tous les convives, que, nous avons pu aborder d’innombrables sujets de conversations : profil de santé des armées SIGYCOP ; mauvais accueil des commissariats de police à ceux qui portent plainte ; différentes fonctions de la police ; impact des jugements sur la marche de l’Église, rencontre Gorbachev-Jean-Paul II, attentat contre Jean Paul II, intervention de la Vierge Marie...
Conversations paisibles qui nous ont conduits à la vaisselle, à l’arrivée de notre dernier hôte, à une extinction des feux vers 23h, et ont permis une nuit perturbée par des ronfleurs et un réveil ponctuel à 7h00, un petit déjeuner confortable et un départ à 8h.
Voilà, on m’a demandé de faire court... Vous observerez qu’il n’y a qu’une phrase...
À ceci près que j’ai omis de dire l’essentiel recommandé par Sabine : il n’y pas besoin de beurre ni de lait.
Bon mardi brumeux mais printanier.


lundi 25 mars 2019

Compte-rendu du 78e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Dimanche 24 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Solange, Sophie, Damien et Arnaud.

Jean-Paul Belmondo (né en 1933), photographie du tournage 
de «Pierrot le fou», film de Jean-Luc Godard, 1960.
Ce dimanche soir, les arrivées se font en ordre (raisonnablement) dispersé : Kader vers 20h30, puis Abdel (qui a prévenu qu’il dînait ailleurs) plus tard vers 21h30.
Le rendez-vous skype que devaient avoir Damien et Michel dans la soirée pour un logement à Toulouse n’a finalement pas lieu.
Les salades (dont une avocat-pamplemousse) préparées par Sophie sont appréciées en ce début de printemps, tout comme l’omelette aux champignons et oignons ainsi que la purée de patates douces et pommes de terre mitonnées par Solange. Pour le dessert, il reste des gâteaux de la boulangerie Carton et du concert de samedi.
L’ambiance est bonne et la conversation agréable. Nous abordons divers sujets : le concert de gospel de samedi soir qui a visiblement été un franc succès (Ody nous apprend qu’il fait également partie d’une chorale), le passage des gilets jaunes boulevard de Magenta samedi après-midi, un comparatif des règles du foot et du rugby ainsi que des performances de l’équipe de France aux dernières coupes du monde (Fofana est un vrai passionné). Michel, qui a pratiqué le football américain, nous raconte qu’il s’y est fracturé les côtes à plusieurs reprises, mais il est apparemment coutumier du fait (une quarantaine de fractures au cours de sa vie). Kader se demande s’il est souhaitable ou possible de réfréner les élans d’un enfant casse-cou, ou s’il vaut mieux le laisser faire ses propres expériences. Nous dérivons ensuite sur la filmographie de Belmondo, dont Hakim semble être un vrai fan.

La vaisselle, le rangement et le coucher (vers 22h30) s’effectuent de manière fluide, on voit que l’exercice est parfaitement maîtrisé. Comme à leur habitude, Kader et Hakim dorment là-haut.
La nuit, tranquille, est néanmoins ponctuée de quelques inévitables ronflements, dont Ody semble être le principal auteur (aux dires de Fofana, qui l’a enregistré sur son téléphone et nous en fait profiter au petit déjeuner, ce qui donne lieu à diverses blagues).
Le lever est progressif, le petit-déjeuner calme (bien que Kader soit un peu agacé par Hakim), et le départ a lieu vers 8h15, en cette belle journée ensoleillée quoique pas chaude (il fait beau mais pas chaud –attention ceci n’est pas une contrepèterie belge, mais bien entendu nous n’avons rien contre nos amis d’Outre-Quiévrain).


Compte-rendu du 77e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Samedi 23 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Muriel, Dominique, Nathalie et Roland.

Concert champêtre, Pablo Picasso (1881-1973), 
aquarelle et crayon sur carton, 60 x 81 cm, 
Paris, musée national Picasso 
Soirée haute en couleur, preuve à l’appui avec les photos et vidéo envoyées sur vos téléphones presque en temps réel pour le concert Gospel Colors.
Tous nos sens étaient en éveil.
Les tuniques colorées des choristes, les visages réjouis de l’assemblée ( comprenant nos accueillis sauf Kader que Roland ira chercher devant la grille vers 22h ) nous ont ravi les yeux. Les chants ont permis de voyager à travers le temps et le monde ( grâce en particulier à une chorale bretonne invitée.) Il y eut de nombreuses poignées de mains et bises échangées lors des retrouvailles d’anciens (Soro, Michel, Philippe), entre des bénévoles d’hiver solidaire et tous ceux venus écouter le concert. Que dire ensuite du buffet achalandé par tous les choristes ainsi que par Muriel et Dominique qui ont particulièrement mis en valeur, avec François, une belle table fournie.
Le moment qui, pour ma part, fut le plus émouvant ce sont les mots partagés par Bruno (chef de chorale et bénévole à hiver solidaire) pour évoquer son expérience et les richesses d’hiver solidaire, il fut suivi par Damien qui a présenté hiver solidaire et Fofana, Abdelilah, Michel, Ody ont courageusement parlé aussi de ce qu’ils vivaient .
Le coucher fut très tardif et le lever pour certains très matinal, après un petit déjeuner aux conversations plutôt tranquilles, les clés ne furent remises à Jean- Michel que vers 9h15.

Infos pratiques : manque du jus d’orange. Il y a quantité de desserts (pâtisseries individuelles et grande tarte aux pommes ) et il reste du fromage, des brioches aussi.
Les restes de la boulangerie Carton ont permis pour certains de repartir avec quelques victuailles.



Compte-rendu du 76e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Vendredi 22 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Johnson, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Juliette, Stéphane, Benoît et Bertrand.

Crâne, oursins et lampe sur une table, Pablo Picasso (1881-1973), 
huile sur bois, 81 x 100 cm, Paris, musée national Picasso 
Au dîner, soupe orange vif aux multiples légumes (carottes, butternut, poireaux etc.), salade de riz composée, quiches lorraines et riz au lait très réussi même si c’était une première pour le cuisinier (et pour certains convives).
Une atmosphère paisible et souriante règne, chacun a l’air reposé et serein. Contrairement au début de l’hiver où certains sujets polémiques auraient pu casser la bonne ambiance, on plaisante désormais souvent avec beaucoup de bienveillance. 
Avant le repas, certains s’interrogent sur le déroulé d’une messe, d’autres prononcent quelques diatribes contre l’évolution de Paris qui exclut progressivement les pauvres. Puis on passe rapidement à des sujets moins polémiques comme les oursins, le lavage des taxis turcs, Essaouira, l’île Maurice, l’ordre de passage idéal lors d’un conseil de classe, la pêche aux requins en buvant de la bière et la définition du bon coiffeur («un endroit où il règne une atmosphère des années 1950»). 






Le matin Anne-Paule vient à 8h30 pour faire un bilan d’hiver solidaire. Fofana a dû partir tôt pour travailler mais Ody revient spécialement. Tout le monde s’écoute avec bienveillance. Anne-Paule préparera un verbatim, mais de très belles phrases sont prononcées sur la gratitude, la famille et l’amitié, la reconstruction, le fait de ne plus être esclave de l’argent et d’avoir l’impression d’être redevenu «quelqu’un», ancré dans un quartier devenu familier.

Compte-rendu du 75e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Jeudi 21 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Johnson, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Virginie, Étienne, Frédéric et Galdric.

Nature morte aux poissons, Maurice de Vlaminck (1876-1958), 
huile sur toile, 50 x 60 cm, Toulouse, Fondation Bemberg
Les bénévoles et les accueillis se rejoignent progressivement à partir de 20 heures. Le début de soirée est marqué par une forte activité : ravitaillement effectué par Sabine de Sèze, présence de Laurent Didier qui est venu échanger quelques mots avec les accueillis, interventions de la travailleuse sociale et de Damien Peyret qui viennent évoquer la fin d’Hiver Solidaire avec chacun des hébergés, …
Le repas débute plus tardivement que d’habitude. Un nombre exceptionnel de convives est réuni ce soir puisque Damien et la maman de Virginie Beaumont nous font le plaisir de rester pour le diner.

Le délicieux repas préparé par les bénévoles est apprécié de tous : soupe, marmite de poisson, fromage puis compote pommes/bananes/vanille et petits gâteaux au chocolat.
La vaisselle et le rangement sont promptement effectués avant un couché à 23 heures 30. Réveil à 7 heures. Départ rapide de Fofana qui a rendez-vous à Saint-Denis. Départ (beaucoup) plus long de Hakim. Les clefs sont rendues à 8 heures10 à Jean-Michel.


jeudi 21 mars 2019

Compte-rendu du 74e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mercredi 20 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Marie-Christine, Laurence, Sophie-Amelia et Grégoire.

Pôle Nord, La crique mystérieuse, Anna Boderg (1864-1935), 
huile sur toile, 75,5 x 95,5 cm, 
Chambéry, musée des Beaux-Arts
Dîner : soupe butternuts - lait de coco - curry, Chili con carne, riz, fromage et crumble pomme - poire.
Arrivées en ordre dispersé entre 20h et 20h40. Sabine passe faire un point logistique. Dîner très apprécié, avec pour seul bémol la faible accointance entre Hakim et les haricots rouges. Merci aux cuisinières.
Soirée très agréable. Échanges divers sur le PSG, les gilets jaunes, l’opportunité des week-end au ski ou en discothèque, notamment. Hakim s’est montré un peu piquant en début de soirée, mais ça s’est arrangé par la suite.
Marie-Christine et Laurence nous quittent à 22h30. Vaisselle participative. Extinction des feux vers 23h15 après une tisane autour de l’histoire de la science française au pôle nord au XXe siècle (sujet d’étude de Sophie-Amelia).
Lever 6h55. Petit-déjeuner et rangement collectifs. Départ à 8h05
Réapprovisionnement : manquent pain brioché, beurre et lait. Il reste un peu de fromage.



Compte-rendu du 73e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mardi 19 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Clothilde, Guillaume, Emmanuel et Roch.

Mus arvicoloides et Mus musculus, XIXe siècle, Anonyme, Estampe, 
Paris, Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), bibliothèque centrale
Dîner aux captifs et retour à la crypte vers 22h30. Hakim arrive dernier après sa petite session de piano au captif.

Préparation des pièges à souris par Hakim et Kader : Ils sortent un gros tube de glue et en mettent sur des planchettes de bois et morceaux de cartons... On ne rigole pas avec les souris !
Mise en place des couchages et extinction des feux vers 23h.
Nuit à peu près calme malgré quelques déambulations nocturnes de certains de nos accueillis...
Hakim et Kader ont dormi près des toilettes et à côté de ma grille d’entrée de l’église : peur des souris et des ronfleurs !
Réveil en douceur et petit déjeuner sans trop de conversation. Hakim est en retard sur le groupe et je le presse un peu pour finir son bol et ranger ses affaires, tandis-que Roch nettoie ses couverts...
Les souris sont passées cette nuit du côté de Ody, Michel et Fofana. Elles ont visiblement flairés les pièges, il va falloir être plus efficace !

Départ à 8h05 sous le soleil !


lundi 18 mars 2019

Compte-rendu du 71e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Dimanche 17 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Sarah, Marie, Aubry et père Arnaud.

Pêcheurs, démaillage des sardines, 1931, 
Émilien Victor Barthélemy (1885-1964), 
huile sur toile, 115 x 146 cm, Marseille, musée des Beaux-Arts
La soirée a été joyeuse. Certains avaient, pourtant, eu une journée difficile.
Avant de passer à table, Michel nous a parlé d’un de ses amis à saint Lazare détruit par l’alcool. L’alcool nous confie-t-il, c’est comme une drogue. Tu es en manque, tes mains tremblent alors tu bois pour apaiser ton corps. Dans l’après-midi, il avait dû porter son ami. Nous échangeons rapidement.
« Je suis heureux à Hiver solidaire » - nous dit-il ému. Fofana, quant à lui, était très heureux du cadeau d’Ody, qui lui a ramené une belle parka.
Vient l’excellent dîner préparé par Sarah et Marie (soupe de poireaux et de pommes de terre, bœuf carottes, salade de fruits et gâteau au chocolat).
Le manque de logement à Paris, le pillage de certains magasins par les gilets jaunes, la dangereuse pêche du poulpe à la main nue, les sardines marocaines, le théâtre…
Les thèmes se succèdent, alternés par des conversations plus personnelles avec ses voisins, notamment à propos de ses enfants, du pardon. Avec le temps, une confiance et une amitié respectueuse se sont installées. Nous en prenons conscience et en sommes touchés. « Moi qui n’osais plus rentrer dans une église, voilà que désormais j’y habite » dit en souriant Michel.
Pendant la nuit, Hakim est parti dormir à côté du lavabo dans l’église à cause des souris. Cela alimente notre conversation du petit déjeuner. Un consensus se dégage : ce sont les marteaux-piqueurs des travaux qui les repoussent et notre garde-manger qui les attire. Kader souhaiterait de la glue pour faire d’autres pièges, quant à Abdel, philosophe, lui qui est sur leur passage, amusé, les regarde passer.