vendredi 31 janvier 2020

Compte-rendu du 28e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Jeudi 30 janvier, Ahmed, Bah, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Véronique, Amélie, Pierre et René.



Ils étaient tous présents à l’heure, sauf Pietru qui n’est pas venu (a-t-il mal compris le message matinal de Véronique, comme l’a suggéré Grégory ?)

La transformation du lait, 1664,  
Hendrick Martensz Sorgh (vers 1610-1670),
huile sur toile, 30,6 x 39,9 cm,  Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle
Le soir tant attendu de la raclette est arrivé, pour le plus grand bonheur de tous ; viande des grisons et deux délicieux fromages en provenance de la laiterie de la Chapelle, 72, rue Philippe de Girard, hautement recommandable. Le silence qui accompagnait sa dégustation signait, selon Grégory, sa succulence. Pour continuer, fromage frais de la même provenance et madeleines chocolatées. 
Ambiance très détendue ponctuée de conversations par trios et quatuors. 
Vaisselle aisément participative, suivie du coucher vers 22 h 30. 
Premier réveil à 6 heures pour Julien et trois autres pour lesquels le petit-déjeuner a pris son temps, pour le plus grand plaisir de Grégory. 
Second réveil pour les autres, plutôt gai ; nettoyage matinal très collectif. 
Rien ne manque. Une livre de clémentines serait toutefois appréciée, en particulier par Bah. 




jeudi 30 janvier 2020

Compte-rendu du 27e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mercredi 29 janvier, Ahmed, Bah, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Blanche, Véronique, Baptiste et Loïc.



Vaisselle, Joseph Fregier, XXe siècle,  
huile sur toile,67 x 80 cm, Marseille, musée des Beaux-Arts
Tout le monde est là à l’heure et s’installe calmement. Daniel fait du gringue à Blanche, Ahmed, en forme lui aussi, fait des blagues, même Grégory est enjoué, on se parle entre voisin. 
Tout va bien jusqu’à ce que Pietru après le plat parte fumer sa cigarette et rentre se coucher. Comme les autres jours, cela met Grégory hors de lui ; il n’accepte pas que Pietru se couche sans participer au repas et aux tâches ménagères ; il quitte la table mais reviendra en bougonnant au dessert. Pas de nouveau sujet de conflit, le reste du groupe termine vaisselle et petits nettoyages. Longue conversation avec Grégory qui exprime toujours la même crainte d’être comparé-mélangé avec le reste du groupe. Ce matin, Pietru, ayant (encore !) fumé dans les toilettes, s’est pris un bon coup de semonce avec la menace de devoir renoncer à être hébergé s’il continue à fumer à l’intérieur. Il dit qu’il a compris, à suivre... Julien part tôt, plutôt content d’aller travailler. Petit accrochage aussi avec Daniel qui n’est pas très aidant et qui ne supporte pas qu’on lui demande de s’activer pour le groupe. Peut-être est-ce mieux si c’est un homme qui lui parle ? 
Mais rien de grave et la soupe de légumes au jus d’orange, le chili con carne et le crumble ont mis du baume au cœur de tous. 
Il manque : du miel, un pot de confiture (pas plus, ils en mangent peu), des bananes et du sucre en poudre. Grégory, qui fait le nettoyage des toilettes, aimerait une boite de gants à usage unique. Il reste beaucoup de fromage car ils n’en mangent pas, quelques yaourts et du crumble à finir ce soir ou à jeter. 





mercredi 29 janvier 2020

Compte-rendu du 26e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mardi 28 janvier, Ahmed, Bah, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Virginie, Laurence, Benoît et Roland.

Il est 20 heures et on se retrouve tous devant la porte. Surprise : ce sont les mêmes bénévoles qu’il y a quinze jours. Benoît et moi faisons la connaissance de Bah et Pierrot. Ahmed fatigué part se coucher. 
On s’installe et on passe à table. La soupe à la patate douce préparée par Virginie ravit tous les palais, y compris celui de Julien de retour de son travail. Pierrot se retire de table repu. Le Poulet tandoori préparé par Laurence sera honoré par les convives restants. Enfin le tiramisu de Virginie clôturera ses agapes 

Le naufrage, vers 1906, Henri-Edmond Cross (1856-1910),  
huile sur toile, 46,0 x 55,0 cm, Paris, musée d’Orsay
Paris la nuit délia les langues, puis l’exotisme des plats nous fit voyager dans notre arrondissement si divers. 
Nous serons rattrapés par la périlleuse traversée de la méditerranée par Bah. 

Vaisselle collective et coucher rapide. Nuit calme jusqu’à 5 heures.. 

Petit déjeuner convivial, causant et finalement souriant, la nuit ayant reposé les corps. 

Ahmed en meilleure forme finit le tiramisu. Vaisselle, balayage, il est déjà 8 heures. 
On se dit au revoir, et à bientôt.

Compte-rendu du 25e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Lundi 27 janvier, Ahmed, Bah, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Laurence, Benoît, Yves et Charles.


Pu-Yi, dernier empereur de Chine, 1934, 
Jerry Farnsworth (1895-1982), 
Gouache et crayon de couleur sur papier, 36,2 x 30,5 cm, 
Londres, National Portrait Gallery,
Smithsonian Institution; gift of Time magazine.
L’atmosphère est plutôt ralentie. 
Malgré les rappels de Damien au début de la soirée, ce sont surtout Ahmed et Bah qui se donnent aux tâches ménagères. 
Les conversations sont moindres que d’autres soirs. Julien n’arrive que vers 21 h 30 et Charles vers 22 heures. Ils sont fatigués malgré une très bonne soupe carottes-pommes de terre, et des pois chiches-poireaux délicieusement agrémentés de curcuma, de gingembre et autres produits... Suivis de yaourt avec crème de marrons. 
Nos cuisiniers repartent avant 22 heures. On éteint les lumières à 22 h 40. 
Réveil à 7 h 05. Petit-déjeuner sans problème. Pietro nous quitte très vite à 7 h 20. 
Il faut un peu stimuler l’équipe pour fermer à 8 h 10, et en sortant Grégory, après avoir oublié son portable, a encore oublié son sac !! 
Ahmed a admiré les lunettes chinoises de Laurence. Elle nous emmène à Compiègne et je continue la route jusqu’à Moscou. 
Avec Pietro nous chantons l’hymne hongrois. On ronfle toujours très bien !!



Compte-rendu du 24e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Dimanche 26 janvier, Ahmed, Bah, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Sylvie, Françoise, Anne, Pierre et Alexandre.

Petite course à mon arrivée à 19 h 50, les clés que je pensais récupérer à la sacristie étaient finalement rue de Belzunce. On a donc ouvert peu après 20 heures, tout le monde est à l’heure. Paul nous rejoindra également pour le dîner.
L’atmosphère est détendue et souriante, je fais connaissance avec les accueillis. 
Au menu soupe de légumes délicieusement préparée par Sylvie, blanquette de veau aux petits légumes avec son riz pilaf suivie du délicieux aux pommes, tout cela préparé par Françoise. Il suffit d’entendre le raclement de la cuillère dans le fond de tous ces plats pour apprécier le talent des cuisinières. 
Les desserts du boulanger Carton cartonnent chez les gourmands.

Vue du Forum à Rome, 1904, Denis Maurice (1870-1943, 
Huile sur bois, 45 x 71 cm, Paris, musée d’Orsay

La tablée était plutôt bavarde ce soir. On parle de foot, de la région lyonnaise, du système judiciaire. 
Bah nous parle de son périple et de ses trois années à Rome (il a grandi dans tous les pays nous dit-il), Ahmed du Maroc et Julien de son nouvel emploi (pas facile).

La vaisselle se fait dans la bonne humeur, extinction à 22 h 30.
La nuit se passe bien (ronflement tonitruant au départ, un lever à 3 heures).
Réveil 7 heures, Petru prend son café et file le premier.
Il reste trois bananes et manque du citron.... 

dimanche 26 janvier 2020

Compte-rendu du 23e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Samedi 25 janvier, Ahmed, Ba, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Anne-Marie, Muriel, Nathalie et Olivier.


Nos accueillis arrivent progressivement, les premiers dès 19 h 45 (Julien, Daniel) suivis de près par Grégory et Ahmed puis par Ba. Pietru reste un peu à l’entrée avec son neveu qui explique à Nathalie que son oncle est content d’être à HS et qu’il y a deux messages importants - à vrai dire un peu paradoxaux mais qui n’a pas de paradoxe à gérer ? - : Le premier est que Pietru veut bénir le repas avant de le commencer ; le second est qu’il ne mange quasiment rien et qu’il ne faut pas s’en offusquer ! 
Dîner tranquille avec la bonne soupe d’Anne-Marie au panais suivi du poulet petits pois carottes de Muriel très apprécié.

Sainte Geneviève gardant ses moutons, XVIe siècle, 
Anonyme français,Huile sur bois, 
Tableau provenant de l’église saint Merry à Paris, 
Paris musée Carnavalet.
Nous proposons aux accueillis d’aller voir l’église toute illuminée des 1600 bougies pour célébrer Sainte Geneviève : après avoir dit vouloir venir certains se dégonflent du fait de la fatigue et finalement seuls Grégory et Ba viennent voir cette magnificence de lumière ; Ba reste un long moment avec Muriel et Anne Marie à contempler et à écouter Pierre Cambourian.
L’orgue, comme un clin d’oeil à Hiver Solidaire (cf. le compte rendu de la nuit du dimanche 6 janvier) joue « San Francisco » : oui notre maison est accrochée à la colline, on y vient à pied... et la fraternité californienne des années 1970 est parfois aussi la nôtre quand on se retrouve après des années de route... 
Puis viennent Brel (Quand on a que l’amour), Johnny (Tenessee), Brassens, que des chansons qui ont marqué des générations et sur lesquelles Pierre improvise ensuite des méditations inspirées, comme toujours. 
La nuit est (paraît-il car les bouchons d’oreilles isolent certains dont votre serviteur) entrecoupée d’interjections bruyantes en polonais qui donnent un réveil très peu apaisé : Grégory est furieux, à bout de nerfs et même Julien plus placide d’ordinaire me dit que HS c’est mieux que le 115 mais pas pour le sommeil car on dort souvent trop peu...
Pour calmer la colère qui gronde, on demande à Pietru de faire la vaisselle du petit déjeuner ce qu’il fait de bon cœur... Il faut trouver un moyen pour quelques accueillis de mieux dormir et si Julien accepte les bouchons d’oreille qu’on lui donne, Grégory préfère pester contre les autres que de se donner les moyens de dormir au prétexte que les bouchons d’oreille en mousse ne lui réussissent pas..
Sinon il ne manque de rien ; le pain en abondance n’est pas très frais mais encore mangeable.


samedi 25 janvier 2020

Compte-rendu du 22e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Vendredi 24 janvier, Ahmed, Ba, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Arthur, Cédric, Laurent et Patrice.

Footballers, 1955, Sir Cecil Walter Hardy Beaton (1904-1980),
Huile sur toile, 82 x 97,5 cm, Manchester, National Football Museum
La ponctualité est de mise cette année puisque, une fois encore, tout le monde est devant la grille pour 20 heures. 
Seul Petru (et non Piotr apparemment) arrive avec quelques minutes de retard. Il ne dînera pas et ira directement se coucher après une dernière cigarette. 
Le repas est composé d’une soupe carotte, butternut et oignon, d’un hachis Parmentier et d’un gâteau fondant au chocolat accompagné d’une salade de fruits. 
Les échanges sont plutôt calmes jusqu’au moment où nous abordons le sujet du football. La discussion devient passionnée. Patrice est parisien depuis plusieurs décennies mais soutient Lyon, Daniel préfère les équipes brésiliennes, quant à Ba, il a toujours été un fervent supporter de Barcelone. 
Après la vaisselle et le départ de nos sympathiques cuisiniers, Cédric et Arthur, nos amis vont se coucher. 
Il est 22 heures. Nuit normale mais toujours avec beaucoup de ronflements. 
Julien, qui travaille depuis 2 jours comme manutentionnaire dans une supérette, se fait réveiller à 6 heures. Étant donné qu’il est en période d’essai pendant deux mois pour ce poste en CDI à Ménilmontant, il ne veux pas arriver en retard. 
Le reste de l’équipe se lève. Les uns après les autres jusqu’à 7 heures. Petit déjeuner, vaisselle et ménage, rien à dire sauf qu’il faut encore pousser Daniel à participer aux tâches communes. 
J’apprends par la suite, en off, qu’il ne supporte plus qu’on lui dise sans cesse de prendre part à la vaisselle. C’est pourtant une règle de savoir-vivre et une règle d’Hiver Solidaire, comme je le rappelle à l’un de ses compagnons. 
Prévoir pour ce soir : café, essuie-tout, sacs poubelle et bouchons d’oreilles pour Julien. 
Conseil aux bénévoles dîners : ne pas laisser de restes dans le réfrigérateur car ils ne seront généralement pas consommés.

vendredi 24 janvier 2020

Compte-rendu du 21e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Jeudi 23 janvier, Ahmed, Daniel, Grégory et Julien ont été accueillis par Anne-Lise, Véronique, Bruno et Charles.

La création du monde et l’expulsion du paradis, 1445, 
Giovanni di paolo (1398-1482),
Tempera et or sur bois, 46,4 x 52,1 cm, 
New York, The Metropolitan Museum of Art
Deux nouveaux accueillis jeudi soir : Piotr, roumain, très gentil, parle peu français ce qui l’isole un peu. Ba, jeune malien de 28 ans, très heureux d’être là, soulagé d’avoir un toit et quel toit !! 

Tout le monde est là à l’heure. Comme la porte est ouverte pour le temps d’adoration, un des SDF de la rue proche nous rejoint à la crypte. Il dit qu’il a froid, qu’il va mourir si on ne le laisse pas s’installer et qu’il est hors de question qu’il parte. 
Je tente une négociation en douceur, pas beaucoup de succès. Heureusement, Charlie reprend la discussion, le fait remonter de la crypte, fait le 115 pour lui. Une personne finit par répondre mais le SDF, au cours d’un deuxième temps long d’attente, décide de partir. Nous fermons la grille, pas très fiers de laisser quelqu’un dans le froid. 
Damien, venu partager le dessert (et la vaisselle !) en informe Paul Quinson qui fera fermer ce côté là de l’église les soirs de prière. 
Nous avons eu aussi la visite d’Ody, venu prier à la chapelle et qui reste pour le dîner. 
Excellent dîner des Chanel, soupe de légumes, confit de canard aux pommes de terre, fromage et salade, gâteau à la banane et clémentines. 
Dîner très calme, ils sont assez fatigués; vaisselle-rangement petite clope et au lit. 
Julien qui a trouvé du travail dans le 20e se lève à 6 heures, Grégory, Charlie et moi aussi. 
Du coup, long temps de discussion ce matin avec Grégory. Nous quittons la crypte tout à fait à l’heure. Virginie attend Grégory pour un café avec Damien. 
Il manque : sopalin, sacs poubelle (il n’y en a plus), café, beurre et un petit pot de moutarde. Il y a plein de fromages et des yaourts, plusieurs litres de jus d’orange. 
Merci mille fois à Muriel qui a apporté ravitaillement et kit dodo pour les nouveaux accueillis hier soir.

jeudi 23 janvier 2020

Compte-rendu du 20e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mercredi 22 janvier, Ahmed, Daniel, Grégory et Julien ont été accueillis par Sabine, Éric, Bernard et Baptiste.


Femme épluchant un panais (...), 1655,
Nicolaes Maes (1634-1693),
Huile sur bois, 35,6 x 29,8 cm, Londres, National Gallery
Nous nous retrouvons au froid devant la grille avec Ahmed, Grégory, Julien et Daniel.

Sabine et Baptiste ont préparé le repas alors que Éric et Bernard sont bénévoles pour la nuit.

Sabine nous offre un velouté trop sucré à sa surprise. Elle nous propose de reconnaître le légume utilisé. Peine perdue : nous n’avons pas reconnu le « Panais », légume ancien revenu sur nos étals.
Baptiste nous offre un gratin de coquillettes, légumes et fromage. 
Sabine nous propose de la glace à la vanille, de la compote de pommes après réduction et du gâteau breton.

« Passe d’armes » entre Ahmed et Daniel autour de recettes de cuisine... Conclusion, des éclats de rire ! Julien en attente d’un entretien d’embauche est très tendu.

À noter qu’il faut prévoir le renouvellement de Jus d’orange, de Coca-cola et de fromage.



mercredi 22 janvier 2020

Compte-rendu du 19e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mardi 21 janvier, Ahmed, Daniel, Grégory et Julien ont été accueillis par Virginie, Laurence, Marie-France, Bertrand et Jean-Baptiste.


Intérieur de cuisine, 1904, 
Maurice de Vlaminck (1876-1958)
Huile sur toile, 55 x 46 cm, 
Paris, Centre Pompidou - Musée national d’art moderne

Pour le dîner, soupe aux lentilles, poulet à la crème accompagné de riz et galette des rois préparée par René, le « roi des galettes ». Ingrédients mystères (subtils et réussis) : moutarde pour la soupe, curry pour le poulet. Il reste du fromage pour Ahmed qui est le seul à en consommer. Il restait aussi un peu de pain... Mais tout le monde semble apprécier le pain frais à la fois au dîner et le matin.
Nous avons retiré de la circulation deux saladiers en verre ébréchés « pour raison de sécurité », ils pourraient donc être remplacés.

Quelqu’un qui ne connaîtrait pas Hiver Solidaire et qui serait invité pour  passer une soirée avec des amis d’une quarantaine d’années à Paris  (« Désolé, avec les grèves on n’a trouvé que la crypte de l’église du quartier pour festoyer ») aurait probablement un peu de mal à se figurer que le point commun de ces quatre personnes qui ont pas mal bourlingué dans la vie est de ne pas avoir de logement.
Dîner particulièrement silencieux (apparemment plus que d’habitude ?) ... malgré quelques fous rires car Daniel et Grégory charrient Ahmed. Ce dernier rit aussi de bon cœur car il sait manifestement que c’est fait avec bienveillance.
Petit déjeuner plus volubile, notamment pour apprendre « tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les arrières cuisines de la restauration sans jamais oser le demander ». (Saviez-vous que le plat du jour sert souvent à écouler les « restes » dans la logique « quand tout est utilisé, il n’y a plus de plat du jour » ?).
Accueillis particulièrement accueillants, attentifs et faisant déjà preuve d’une belle complicité.



mardi 21 janvier 2020

Compte-rendu du 18e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Lundi 20 janvier, Ahmed, Daniel, Grégory et Julien ont été accueillis par Anne-Laure, Marion, Damien et Pierre.


La nappe rouge1915, Samuel Halpert (1884-1930),
Huile sur toile, 101,6 x 76,2 cm,
 New-York (NY), The Metropolitan Museum of Art

Le quatuor attendait de pied ferme l’arrivée des clefs à 20 heures.


Sur une table revêtue de nappes chatoyantes où le rouge dominait, nous avons dégusté une onctueuse soupe de navets et pommes de terre, un délicat cabillaud accompagné de tomates et de couscous et un parfait gâteau à la noix de coco.

Ce dîner nous a fait voyager d’Oujda à Ghardaïa, du Portugal au Brésil et entrer un peu dans les coulisses de la télévision puis du cinéma où meetoo est à l’affût...

Une certaine fatigue se manifestant, la table fut promptement débarrassée et les tâches ménagères harmonieusement réparties. 

Coucher à 22 heures, nuit sans histoires sinon sans notes.
Réveil coordonné et petit-déjeuner plutôt silencieux.
Départ simultané de tous, un peu avant 8 heures.
Rien ne manque; il suffira d’apporter ce soir 4 baguettes pour le dîner et le petit-déjeuner.




lundi 20 janvier 2020

Compte-rendu du 17e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Dimanche 19 janvier, Ahmed, Daniel, Grégory et Julien ont été accueillis par Inès, Adrien et Olivier.



Portrait d’un chanteur, 
Dirck Van Baburen (1570/90-1625)
Huile sur toile, Nantes, musée d’Arts.
Ce dimanche soir nous sommes tous en avance et nous entrons dans la crypte à 19 h 45. Nos quatre accueillis sont là. Adrien et Inès, un jeune couple du quartier nous rejoignent avec le repas : c’est pour eux leur première soirée à Hiver solidaire mais ils sont tout de suite très à l’aise avec chacun.
Dîner fraternel où l’on rit - sauf quand on parle ronflement car alors Grégory est fermé et finit par dire que des patchs efficaces se vendent en pharmacie - où l’on commente le délicieux dîner préparé par Inès - œufs mimosa, crumble de légumes au parmesan et mousse au chocolat.
Tous nos accueillis sont favorables à un dîner raclette un de ces jours prochains - à la condition rappelée par Grégory qu’il n’y ait pas de porc pour Ahmed et pour lui- ce qui semble possible avec pour charcuterie de la viande des Grisons et de la noix de bœuf séchée.
Le dîner est très vivant et presque intime puisqu’Adrien restera aussi avec votre serviteur pour la nuit si bien que nous ne sommes que sept à table.
On parle un peu politique mais le sujet est vite écarté car nos accueillis ne votent pas soit par désintérêt soit parce que sans papier (comme Ahmed qui par ailleurs s’est plaint le soir puis de nouveau le matin de son mal de tête.)
Chacun prend sa part de la vaisselle et du rangement. Après le dîner comme on parle musique et on se demande les uns les autres qui joue quoi sans grand succès. Ahmed me demande à son tour : quand je dis que je chante ils me demandent un morceau et sans préparation je tente de leur chanter un lied de Schubert. Le coucher suit rapidement vers 22 heures avec les traditionnels accompagnements nocturnes.
Petit déjeuner sans histoire et tout le monde repart vers 8 heures.


dimanche 19 janvier 2020

Compte-rendu du 16e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Samedi 18 janvier, Ahmed, Daniel, Grégory et Julien ont été accueillis par Isabelle, Rémi, François et Raphaël.


Parc des Princes (Les grands footballeurs),1952,
Nicolas de Staël (1913-1955),
Huile sur toile, 201 x 351.5 cm, Collection privée.
Comme tous les jours, nos accueillis se sont réfugiés au chaud devant l’accès à la crypte dès 19 h 30. Avec un temps qui s’est refroidit, c’est bien nécessaire. Deux d’entre eux ont d’ailleurs un rhume ou mal à la gorge. Les habitudes sont déjà bien prises et chacun s’installe et prépare la table pour le dîner.
Rémi et Isabelle, attentifs aux menus des jours précédents, ont varié les plaisirs gustatifs et nous ont régalé avec une soupe de courgettes, rehaussée par de la crème de coco et du curry, très appréciée de tous. S’en est suivi une discussion sur les diverses épices qui permettent de relever les mets : piment, paprika, curcuma, … Grégory et Daniel nous ont partagé leur savoir-faire en matière de gastronomie. Le repas a été très joyeux et animé. Chacun y a trouvé sa place, pour Julien et Ahmed de façon plus discrète. 
Le repas s’est poursuivi avec un poulet grillé accompagné de ses pommes de terre sautées, très apprécié. Il s’est terminé par des mandarines succulentes.
La fin de repas a été passionnée autour du football et des résultats de l’équipe de France. Isabelle, moins directement concernée par le sujet, nous a concédé que cela ne la dérangeait pas, car elle avait une vie intérieure riche. Grand fou-rire général.

Après une vaisselle rondement menée avec la participation de tous, la nuit fut bonne, agrémentée de quelques vocalises. Au petit matin, Daniel a demandé si nous n’avions pas été effrayés par les fantômes de la nuit. Un grand moment de franche rigolade qui nous a permis de partir de bonne humeur.



samedi 18 janvier 2020

Compte-rendu du 15e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Vendredi 17 janvier, Ahmed, Daniel, Grégory et Julien ont été accueillis par Amélie, Corinne, Yves et Olivier.


Homme au béret basque, 1946, 
Pablo Picasso (1881-1973),
gouache, 66 x 50,5 cm, 
Paris, musée national Picasso.
Comment rendre compte sans entrer dans la dithyrambe et sans minimiser toute l’émotion que nous avons tous ressentie en mangeant la fricassée de betterave délicieuse d’Amélie, en poursuivant par le Parmentier de saumon et son fracassé (!) de poireaux non moins original de Corinne avec sa salade de mâche, suivi d’un assortiment de fromage et du gâteau maison d’Amélie ?
Vous convaincrai-je si j’ajoute que Corinne, en retard, était malade, aphone, et le cerveau diminué, selon ses dires, puisqu’elle a fait ses courses en oubliant son portefeuille...?

Outre ces délices nous avons visité le Pays Basque depuis St Jean-de-Luz avec sa mer paisible et l’église où se sont mariés Louis XIV et...plus tard Amélie.
Nous avons fait du surf (Il faut environ 25 ans pour apprendre d’après l’experte) et comparé l’urbaine côte française avec l’espagnole plus sauvage jusqu’à Santillana del mar avec des villages magnifiques et un port de pêche de baleine.

Daniel était fatigué et n’a pas pris part aux travaux ménagers
Tout le monde parlait moins fort du fait de l’aphonie de Corinne et ma surdité en a pâti...
Pendant la nuit, d’après Ahmed, c’était du jazz qui ressemblait en tout point au concert de Mozart de lundi dernier.
Julien calme ses douleurs dentaires avec du paracétamol caféiné.
Et ce matin Grégory parlait encore du repas de la veille.

Olivier et moi avons pris congé ce matin vers 8 h 20 confiant la fine équipe à Anne Paule pour un entretien socio-professionnel et leur avons laissé les clés à remettre à Jean Michel.














Compte-rendu du 14e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Jeudi 16 janvier, Ahmed, Daniel, Grégory et Julien ont été accueillis par Sabine, Pascale, Pierre et Roland.


Grande table, Pierre Bonnard (1867-1947)
Huile sur toile, 126,8 x 135,3 cm, 
New-York (NY), The Solomon R. Guggenheim Museum
Anne-Paule se présente aux accueillis et les invite à une rencontre samedi matin prochain pour échanger avec chacun sur Hiver Solidaire. 

Après la visite éclair de Soro accompagné d’un ami ivoirien, nous nous installons pour le dîner, la conversation est fluide, nous savourons le repas partagé : la bonne soupe de légume de Pierre est particulièrement appréciée ainsi que l’agneau façon tajine accompagné de riz cuisiné par Sabine et du gâteau au chocolat de Valentina, dix ans, la fille de Pierre. 
Le repas se déroule harmonieusement autour de la grande table décorée de bougies. 

Daniel accepte mon invitation un peu insistante pour participer au rinçage de la vaisselle. Coup de balai, nettoyage de la cuisine, la maison est propre pour la nuit. 

Réveil en douceur ce matin, chacun dit combien les copieux repas sont profitables, Gregory observe qu’il a pris quelques kilos ; Hiver solidaire fait du bien, permet d’évacuer le stress et apporte du réconfort. Gregory remercie les bénévoles de leur bienveillance et de leur disponibilité.