mardi 7 janvier 2020

Compte-rendu du 4e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.


Lundi 6 janvier, Ahmed, Daniel, Grégory, Julien et Krystof ont été accueillis par Véronique, Amélie, Olivier et Soro.


La Maison bleue, Zaandam, 1871 , 
Claude Monet (1840-1926) 
Huile sur toile, 45 x 60,5 cm, Collection privée
Ce soir « on se retrouve ensemble après une journée de route et l’on vient s’asseoir autour du repas tout le monde est là à 8 heures du soir » dans cette crypte qui devient aussi un peu notre maison bleue pendant l’hiver... Psylvia, Attendez moi 🎼!

Il y a donc Ahmed, Grégory, Kristof, Julien et Daniel qui pour cette nuit sont accompagnés par Soro et Olivier. Virginie passe dire bonjour et recueillir des informations administratives. 
Ce sont Véronique et Amélie - deux nouvelles d’hiver solidaire cette année - qui ont préparé le délicieux repas : rôti aux penne et au carottes, fromages variés de nos terroirs puis farandole de dessert ; s’ajoutent en effet à la goûteuse mousse au chocolat d’Amélie et à la belle salade d’orange de Véronique les gâteaux de la veille à savoir la forêt noire et une bûche de Noël dont je n’oserai dire qu’elles font un Carton...
Début de dîner très calme avec un moment spontané de silence puis les discussions redémarrent peu à peu ; on parle bien sûr de la journée qui s’achève, des embarras de Paris dans cette période de grève, d’hiver solidaire aussi. Daniel, resté très silencieux pendant la première partie du repas, s’anime en milieu de dîner et nous parle des sous-sols de la gare de l’est où l’on peut, certains jours, voir de gigantesques maquettes animées de trains électriques qu’ont construit et qu’entretiennent des cheminots actifs et retraités... une description pleine d’admiration qui donne envie de découvrir ces trésors proches mais peu connus.

Puis lors d’un détour, la discussion bifurque sans prévenir vers les questions d’addiction et Grégory nous explique alors sans détour comment il a réussi il y a 15 ans à sortir de l’alcoolisme grâce à une psychanalyse : « ce ne sont pas les cures qui m’ont permis d’arrêter - j’en ai fait 5 - mais une longue psychanalyse qui m’a permis de comprendre pourquoi j’étais devenu dépendant. L’essentiel est dans la tête et il faut comprendre pourquoi : alors ce sont comme des soupapes qui s’ouvrent...»
Plus légère, la fin du dîner nous ramène au plaisir du palais car tous font honneur aux nombreux desserts ! Puis on range sans hâte et l’extinction des feux se fait naturellement vers 22 h 30...vite suivie de quelques manifestations sonores d’endormissement rapide...

Réveil sans histoire avant un petit déjeuner convivial avec Grégory qui nous fait partager encore des souvenirs douloureux... on en oublie le timing et les 8 h approchent déjà... On range vite et tout est en ordre.
Ambiance déjà tranquille et « familiale » de ce groupe à peine constitué.