dimanche 26 janvier 2020

Compte-rendu du 23e soir d'Hiver Solidaire 2020

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Samedi 25 janvier, Ahmed, Ba, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Anne-Marie, Muriel, Nathalie et Olivier.


Nos accueillis arrivent progressivement, les premiers dès 19 h 45 (Julien, Daniel) suivis de près par Grégory et Ahmed puis par Ba. Pietru reste un peu à l’entrée avec son neveu qui explique à Nathalie que son oncle est content d’être à HS et qu’il y a deux messages importants - à vrai dire un peu paradoxaux mais qui n’a pas de paradoxe à gérer ? - : Le premier est que Pietru veut bénir le repas avant de le commencer ; le second est qu’il ne mange quasiment rien et qu’il ne faut pas s’en offusquer ! 
Dîner tranquille avec la bonne soupe d’Anne-Marie au panais suivi du poulet petits pois carottes de Muriel très apprécié.

Sainte Geneviève gardant ses moutons, XVIe siècle, 
Anonyme français,Huile sur bois, 
Tableau provenant de l’église saint Merry à Paris, 
Paris musée Carnavalet.
Nous proposons aux accueillis d’aller voir l’église toute illuminée des 1600 bougies pour célébrer Sainte Geneviève : après avoir dit vouloir venir certains se dégonflent du fait de la fatigue et finalement seuls Grégory et Ba viennent voir cette magnificence de lumière ; Ba reste un long moment avec Muriel et Anne Marie à contempler et à écouter Pierre Cambourian.
L’orgue, comme un clin d’oeil à Hiver Solidaire (cf. le compte rendu de la nuit du dimanche 6 janvier) joue « San Francisco » : oui notre maison est accrochée à la colline, on y vient à pied... et la fraternité californienne des années 1970 est parfois aussi la nôtre quand on se retrouve après des années de route... 
Puis viennent Brel (Quand on a que l’amour), Johnny (Tenessee), Brassens, que des chansons qui ont marqué des générations et sur lesquelles Pierre improvise ensuite des méditations inspirées, comme toujours. 
La nuit est (paraît-il car les bouchons d’oreilles isolent certains dont votre serviteur) entrecoupée d’interjections bruyantes en polonais qui donnent un réveil très peu apaisé : Grégory est furieux, à bout de nerfs et même Julien plus placide d’ordinaire me dit que HS c’est mieux que le 115 mais pas pour le sommeil car on dort souvent trop peu...
Pour calmer la colère qui gronde, on demande à Pietru de faire la vaisselle du petit déjeuner ce qu’il fait de bon cœur... Il faut trouver un moyen pour quelques accueillis de mieux dormir et si Julien accepte les bouchons d’oreille qu’on lui donne, Grégory préfère pester contre les autres que de se donner les moyens de dormir au prétexte que les bouchons d’oreille en mousse ne lui réussissent pas..
Sinon il ne manque de rien ; le pain en abondance n’est pas très frais mais encore mangeable.