Compte-rendu du 53e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mercredi 27 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Claire, Henri, Benoît et Roch.

Porte, Intérieur, Strandgade, 1904, 

Vilhelm Hammershøi (1864-1916), 

huile sur toile, 55,5 x 46 cm, Paris, musée d’Orsay

Important : Il est nécessaire de bien rester à la porte pour accueillir tous le monde et fermer derrière soit. Cela fait visiblement plusieurs nuits que des personnes essayent de rentrer dans l’église en même temps que HS. Ne pas laisser la porte ouverte sans surveillance.

Accueillis et bénévoles sont arrivés entre 20h et 20h15.
Au menu : Soupe potimaron carotte, blanc de poulet/ taboulé, fromage, cake banane chocolat.
Le repas était animé de conversations diverses et les plats délicieux. Merci aux cuistots !

Couché 22h30. Nuit calme. Les deux matelas simples bénévole sont crevés. Il vaut mieux utiliser le matelas double et les tapis de sol gonflables.

Réveil à 7h difficile. Nous avons petit déjeuner et quitté progressivement les lieux.
L’église a été fermée par Benoît et les clefs sont dans la boite aux lettres du 5 rue de Belzunce.

Compte-rendu du 52e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mardi 26 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Claude, Guillaume, Alexandre et Paul.

Bibliothèque de Karl Lagerfeld (1933-2019) , ©Sipa

L’horaire de rendez vous est aussi bien respecté que d’habitude, Ody arrive le dernier vers 20h20, le dîner est rapidement mis en place, on passe à table vers 20h30.
Au menu : Poulet à la dinde, salade de mâche, betteraves et petites graines, fromages divers, puis gâteau au chocolat et oranges.

Les conversations divaguent un peu sans sujet précis, la bibliothèque de Karl Lagerfeld aurait comporté 300000 livres, 60000 selon d’autres sources, ce qui fait entre 2 et 10 bouquins achetés par jour, quid de la possibilité de lire autant? Le record de descente en apnée sous marine est établi à 240m, mais s’est soldé par une rupture d’anévrisme...
Fin de dîner tranquille, la vaisselle est expédiée, et le coucher se met en place sans heurts. Extinction des feux vers 22h30. La nuit, tous les chats sont gris, et les huit chats qui logeaient dans la crypte ont bien ronronné.

Réveil matinal, petit déjeuner quasi monacal, vaisselle, départ, fermeture des portes vers 8h10.
Les restes : 3 baguettes, fruits (oranges mandarines, raisin, poires), fromage (Reblochon, camembert, comté). 

Compte-rendu du 51e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Lundi 25 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Marie-Amélie, Anne-Laure, Pascal et François.

L’adoration du veau d’or, Nicolas Poussin (1594-1665),  

huile sur toile, 153,4 x 211,8 cm, Londres, National Gallery

À 20h15, l’ensemble du groupe était arrivé. C’est l’occasion de faire la connaissance des 2 derniers arrivés, comme accueillis, Michel et Ody. Un temps de transition est nécessaire pour que la vie du groupe se mette en place. Le succulent repas nous aide à alimenter la conversation et nos estomacs : la soupe de courgettes + carottes + patates douces, relevés par le lait de coco et le gingembre, préparée par Anne-Laure, les lasagnes par Marie-Amélie, une première dit-elle, et réussie. Un délicieux et moelleux gâteau au chocolat, préparé par les filles d’Anne-Laure vient clore le repas. Une d’entre elle a manifesté le souhait de venir. Elle sera la bienvenue.
La conversation passe d’un sujet à l’autre et entre autres l’épisode du Veau d’or dans la tradition chrétienne et hébraïque, avec une explication éclairée d’Abdel, le sens de la mission du Tribunal Pénal International de La Haye, alors qu’un criminel, détenu depuis 10 ans a été acquitté, …
Tout le monde participe activement aux échanges et dans la bonne humeur, à l’exception de Fofana qui semble fatigué et va se coucher avant les autres et Hakim qui s’isole avec ses écouteurs.

Muriel Bonnet ayant réapprovisionné l’intendance, il ne manque rien. Il faut juste bien prévoir d’apporter du pain chaque soir : 4 ou 5 baguettes.

Compte-rendu du 50e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Dimanche 24 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Johnson Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Anne et Laurent.

Portrait à mi-corps d’un homme élégant, 1912, 

Charles Augustin Lhermitte (1881-1945), 

photographie, 17 x 11,9 cm, Paris, musée d’Orsay

Michel arrive à l’heure (c’est-à-dire pour 20h), les autres nous rejoignent progressivement jusqu’à 20h30, aux alentours de 21h pour Ody.

Tout le monde est subjugué par la tenue chic de Johnson qui porte une veste et une cravate. On lui demande, sur le ton de la plaisanterie, s’il s’est marié aujourd’hui. Il nous indique simplement qu’il sort de la messe et s’était vêtu en conséquence. Le dîner se passe particulièrement bien.
Tout le monde participe activement aux échanges et dans la bonne humeur, à l’exception de Hakim qui s’isolera jusqu’au départ le matin. Nous mangeons une délicieuse soupe de légumes de saison, du lapin à la moutarde avec des pommes de terre grillées au four, du fromage et les derniers restes de pâtisseries de Carton.

Ody et d’autres plaisantent en mentionnant des humoristes particulièrement célèbres notamment grâce à YouTube. Nous discutons également coutumes de tous pays en matière de disposition des couverts dans l’assiette, de gestuelle de la tête pour signifier «oui» ou «non»… Après une vaisselle bien organisée, nous nous couchons. Les feux sont éteints à 22h40.

Réveil à 7h ; beaucoup ont du mal à émerger. Après un petit déjeuner encore riche en échanges au cours duquel nous avons parlé des habitudes culinaires dans les pays asiatiques, l’équipe entière fait la vaisselle, range et se prépare. Nous quittons l’église à 8h15.
Prévoir pour ce soir : lait, tisane, jus d’orange, clémentines et bananes. Ne pas apporter de fromage.
À noter que l’un des matelas gonflables destinés aux bénévoles est crevé.
Attention en partant le matin à ne pas couper le disjoncteur mais éteindre en tirant sur les fusibles du bas.

Compte-rendu du 49e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Samedi 23 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Diane, Solange, Véronique et Benoît.

Sixteen Pies, 1968, Wayne Thiebaud (né en 1920), 

pastel sur papier, collection privée.

Bonjour à tous, Tout le monde est arrivé à peu près à l’heure, sauf Ody qui avait prévenu Fofana et qui est arrivé vers 21 heures ; Johnson n’était pas là non plus.

Hakim met le couvert. Dîner joyeux, conversations variées sur le football américain, l’origine des nombres comme 80, les différents parlés français ; Fofana distingue le parlé d’un Ivoirien, d’un Sénégalais ou d’un Malien mais pas celui d’un Belge ni n’entend nos différents accents régionaux.

La salade a eu beaucoup de succès ainsi que le sauté de bœuf aux légumes ; une quantité astronomique de gâteaux gastronomiques. Il en reste largement pour ce soir et même pour Benoît et Paul, séminaristes qui logent à St Laurent et se nourrissent exclusivement de restes depuis qu’ils sont là ; j’ai bien regardé, Benoît n’est pas couvert de boutons : ouf !
Concert de locomotive cette nuit ; Damien, frais et dispo, vient partager un petit déjeuner convivial.
Il va manquer de lait assez vite ; il y a quantité de beurre et pas mal de fromages entamés + 2 ou 3 sachets de fromage râpé; il faudrait apporter 2 petites boites en plastique, y mettre une quantité raisonnable de beurre doux ou salé et laisser les grosse plaques dans le freezer, sinon tout est entamé et moins appétissant.

Compte-rendu du 48e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Vendredi 22 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Juliette, les jeunes de l'aumônerie de Bossuet, Jean, Éric et Pierre.

L’institut d’art de Chicago, 1916, Childe Hassam (1859-1935),

aquarelle gouachée, graphite sur papier, 23,5 x 32 cm, 

Chicago, The Art Institute of Chicago

À 20h15 tous sont là, sauf Ody qui a fait prévenir par Fofana qu’il ne viendrait pas ce soir.

Les quatre jeunes filles de Fénelon sont tout de suite mises à l’œuvre pour mettre la table sous la houlette de Fofana. Il n’y a pas de soupe ce soir mais une grande quantité de taboulé et de carottes râpées qui sont particulièrement appréciés par les 15 convives. Suivent les trois quiches (dont une sans lardons) préparées « avec tendresse » par Jean (qui a monopolisé le four du presbytère au grand dam de ses co-séminaristes), des fromages variés (dont un Caprice des dieux très rétro et néanmoins apprécié) et, pour finir, un cake avec incrustation de chocolat préparé par ces demoiselles.
À 15 la conversation fut rarement générale mais néanmoins fournie entre petits groupes. Une fois de plus la présence de jeunes plut beaucoup à nos accueillis. Fofana, en particulier, dit toute son admiration pour ces jeunes « qui se mettent en quatre pour nous faire plaisir ». Jean nous décrivit le parcours des séminaristes et plusieurs d’entre nous furent amenés à expliquer aux jeunes le sens d’Hiver Solidaire. Michel fut particulièrement loquace et ouvert pour décrire des épisodes de sa vie, notamment son séjour de 3 ans à Chicago, son capitanat de l’équipe de football américain de Paris… Les jeunes nous firent part de leur fierté de côtoyer au sein de leur école un membre de l’équipe de France jeunes de bridge.

Extinction des feux à 23h et nuit très tranquille. Petit déjeuner convivial avec discussion animée dans une ambiance chaleureuse. Comme évoqué dans le précédent compte rendu on sent une véritable amitié au sein de ce groupe, avec une réelle capacité à se supporter (par exemple Kader ne ménageant pas ses moqueries vis-à-vis du particularisme d’Hakim, mais sans méchanceté aucune).

Départ à partir de 8h et remise des clés à Jean-Michel à 8h15.

Il manque quelques petites choses mais elles seront apportées ce soir, donc inutile de les lister. Quant au pain, il est recommandé d’apporter 5 baguettes au moins, de préférence des baguettes tradition qui se conservent mieux. Mais attention, voir avec Linette si elle apportera une fois encore quantité de pains offerts par une boulangerie, comme chaque samedi.

Compte-rendu du 47e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Jeudi 21 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Marie-Christine, Brigitte, René et Olivier.

Le Printemps, 1930, Giuseppe Arcimboldo (vers 1527-1593), 

huile sur bois, 84 x 57 cm, Landshut, Burg Trausnitz, 

Zweigmuseum des Bayerischen Nationalmuseums

Après une journée de plus aux odeurs et aux chants d’avant printemps, nous nous retrouvons avec Brigitte, Marie Christine, préposées au repas, René et Olivier à la nuit. 

Nos accueillis arrivent progressivement pendant que la soupe réchauffe ; on attend Abdel un peu pendant que chacun vaque. René a apporté une machine à coudre pour Johnson qui finalement ne viendra pas ce soir.

Ody, Kader, Michel, Hakim, Fofana puis Abdel qui nous rejoint au moment où le dîner commence ; il nous raconte qu’il était à Aubervilliers où se trouve une plateforme du bâtiment qui fait se rencontrer des personnes cherchant du travail pour la journée et des «employeurs» qu’on dirait «informels» dans d’autres contrées.

Dîner excellent avec après la soupe de pois cassés - seul Kader a su trouver sans indication le principal ingrédient de ce potage - une carbonnade de bœuf à la bière tagliatelle qui crée quelques hésitations : Michel, Hakim et Ody se régalent avec les accueillants mais Fofana ne veut pas tenter une viande qui a cuit avec de l’alcool et Kader un temps réticent se laisse finalement séduire. Quant à Abdel il ne prend que de la soupe puisqu’il nous explique qu’il a déjà dîné chez un grec d’Aubervilliers d’un kebab frites avec un coca pour seulement 5 euros. Devant l’intérêt d’Hakim, Abdel propose de l’y accompagner demain ce qui donne l’occasion de blagues qui font sourire tout le monde lorsque l’un d’entre eux dit : « demain c’est Hakim qui invite tout le monde chez le grec... »
Ody explique à Marie Christine ce que représente le jeûne.
Fofana propose à Abdel de lui montrer le chemin qui mène à la médiathèque Françoise Sagan.

Nuit tranquille ensuite et petit déjeuner sans histoire.
La vaisselle et Le rangement s’effectuent dans la clémence et la légèreté le soir comme le matin.

Il règne en ce moment dans le groupe un air de bienveillance et de la connivence entre les uns et les autres comme si cet avant printemps donnait à tous la tolérance nécessaire pour mieux supporter les petits inconforts de la communauté... : un peu du Royaume ici bas ?

Compte-rendu du 46e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mercredi 20 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Laurence, Anne-Marie, Corinne et Emmanuel.

L’Acrobate, 1930, Pablo Picasso (1881-1973), huile sur toile, 

162 x 130 cm, Paris, musée national Picasso

La température printanière de ce mercredi donne le ton de la soirée : douce, agréable, chaleureuse. On sent que de bonnes habitudes de vie commune sont prises, que des sympathies sont nées, et que chacun met du sien pour s’accommoder des agacements inévitables du quotidien. La grande tablée est familiale et le repas apprécié - soupe mystère aux petits pois, artichauts, épinards, spaghettis bolognese, crème anglaise maison et biscuits cuiller. A onze, la conversation se fait plutôt par petits groupes, mais ce sont de bons échanges. On partage des tuyaux pour les besoins du quotidien - vestiaires solidaires, Carillon, pianos dans les gares, etc - on admire les créations de Johnson, le ballet de l’acrobate au réverbère de Montmartre. La vaisselle se fait en un clin d’œil, on prépare une tisane ou un café pour les amateurs, et les feux sont éteints vers 22h45. 

On m’avait promis des ronflements spectaculaires, et certains s’étaient d’ailleurs précautionneusement munis de bouchons d’oreille, mais je trouve que le tableau avait été noirci à l’excès. Il y a certes une ligne continue, sonore et régulière, mais rien d’homérique, et puis un ensemble de variations apportées par les autres membres de l’orchestre - preuve que tout le monde n’est pas empêché de dormir !

Petit déjeuner dans la bonne humeur, entre miel (on l’a terminé) et politique chinoise en matière de naissances (allez comprendre les méandres de la conversation) - je n’ai pas vu de lait pour demain, mais je n’ai pas vraiment cherché, mea culpa - vaisselle, rangement, ménage. Chacun va ensuite son chemin. Il fait plein jour.

Compte-rendu du 45e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mardi 19 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Marie-Amélie, Virginie, Antoine et Roland.

Photo «spontanée» d’Hakim, par Virginie.

Est-ce important que ce soir les pâtes aux poulets aient précédé la soupe ?

Que nous ayons oublié le fromage pour passer directement au crumble pomme poire préparé par Marie Amélie ?

Non bien évidemment.

Nous étions 10 autour de la grande table en bois si simple et si chaleureuse, «conviviale» me dit Hakim.

Si la discussion fut un peu longue à démarrer, chacun y va de sa petite histoire livrant un peu de soi.
Qui est allé au Danemark, à Denver, à New York ?

Vaisselle et coup de Balai sous le regard de Virginie, photographe du jour (Hommage à Karl ?), et ablutions du soir : Finalement on se couche un peu tard, et on se lève difficilement avec l’envie de rester encore un peu.

À bientôt les amis.

Compte-rendu du 44e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Lundi 18 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Guillemette, Claude, Bernard et Pierre.

Un enterrement à Ornans, 1849-1850, Gustave Courbet (1819-1877), 

huile sur toile, 311,5 x 668 cm, Paris, musée d’Orsay

Menu : deux plantureuses salades d’endives au Beaufort, trois exquises tartes au poulet, compote maison de pommes et poires à la cannelle, brioches sucrées.

La conversation, un peu lente à démarrer, nous fait notamment passer par la Lorraine où le verre d’après enterrement se nomme «le retour de fosse», par la Vendée où un mariage ne se conçoit pas sans la «danse de la brioche», par le pavé parisien qui renvoie inévitablement à l’évocation de Mai 68, par le camembert etc.

Nuit : Michel dit avoir mal dormi en s’étant levé quatre fois.

Petit déjeuner : dans un silence quasi monastique.

Provisions : rien ne manque. Le fromage abonde et les fruits aussi, il faudrait manger l’ananas ce soir. Penser à réserver deux baguettes pour le petit déjeuner.
Ménage : veiller le soir à ouvrir deux sacs distincts de poubelle pour les reliefs et pour les papiers et cartons et, le matin, vider la cafetière et retirer le filtre de café plein avant de partir.

Compte-rendu du 43e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Dimanche 17 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader & Michel ont été accueillis par Sarah, Aubry, Valentin et le père Arnaud.

Famille nombreuse, 1938, 

Georges Rouault (1871-1958), 

gouache sur papier, 37,7 x 23,7 cm, 

Paris, Centre Pompidou - 

Musée national d’art moderne

Est-ce le délicieux dîner préparé par Sarah, Aubry et Camille (soupe de lentilles et lait de coco, une blanquette de veau et des fondants au chocolat), est-ce la journée pleine de soleil (le temps de mon Afrique selon les mots de Fofana), est-ce les intentions de prière pour Hiver solidaire présentées au Seigneur ce dimanche, est-ce aussi une certaine amitié et attention entre nos accueillis nées au fil du temps, sans doute est-ce tout cela à la fois, notre soirée, particulièrement joyeuse, a été portée. 

Les discussions se sont enchaînées avec notamment de l’amusement lorsque nous avons parlé du nombre d’enfants par famille et de la différence entre nous – Abdel ayant eu des voisins avec onze enfants, mais aussi avec gravité lorsque nous avons abordé la polygamie. Hakim, en bout de table, était, en revanche, un peu ailleurs, préoccupé par une fin d’après-midi difficile. Aubry, tout au long du dîner, a veillé sur lui. Nous avons pu constater une certaine exaspération de Kader et Michel à son encontre lorsqu’il s’est agi d’aller se coucher. L’un et l’autre lui reprochent d’être trop bruyant la nuit. Peut-être faudrait-il proposer à Hakim une place qui lui permette de se lever plus facilement, d’avoir plus de liberté ? À côté des deux accompagnateurs ? 

Le matin, les chants de Solesmes mis par Hakim et les souvenirs de spéléologie de Michel ont lancé notre journée. Ody devrait être revenu de sa retraite aujourd’hui et être présent ce soir.

Compte-rendu du 42e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Samedi 16 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Johnson, Kader & Michel ont été accueillis par Véronique, Benoît, Laurent et une trentaine de bénévoles venus partager leur repas.

Plat à poissons à figures rouges, Peintre de Robinson (IVe siècle av J.-C.), 

céramique, diam. 19 cm, Paris, musée du Louvre

La soirée débute exceptionnellement ce samedi à 18h30 par une messe dédiée à la campagne Hiver Solidaire 2019. Quelques mots émouvants et saisissants sont tout d’abord prononcés par Pierre et Olivier. L’un insistera sur la gratitude et l’autre sur le scandale de la pauvreté. Nous passons ensuite à la célébration proprement-dite, à laquelle participent notamment Fofana, Johnson et Hakim, célébration priante et marquée par l’homélie de Cyprien-Joseph qui nous fait nous interroger sur l’ambiguïté de l’homme.
Après cette célébration, nous nous retrouvons une trentaine de personnes à la maison paroissiale pour partager un dîner tous ensemble, accueillis et bénévoles. Je ne peux pas ne pas évoquer ici le sonnet d’Yves dédié aux accueillis et le plat de poisson à l’ivoirienne concocté par Fofana, Johnson et Véronique qui ont été franchement ovationnés à la fin du repas.

Il est environ dix heures moins le quart quand Benoît et moi accompagnons nos amis accueillis, bien fatigués, à la crypte. Nous retrouvons Kader qui n’a pas dîné avec nous devant la grille. Ody, quant à lui, participe à une retraite programmée déjà depuis longtemps et ne dormira pas avec nous, ainsi que Johnson qui a trouvé un logement porte des Lilas. Les préparatifs pour la nuit sont rapides. Couché dans le calme à 22h20. La nuit est plutôt silencieuse et également calme, comme le petit déjeuner lui-aussi. Nous échangeons en fin de repas quelques mots sur le sport et les montres connectées. À 9h, nous nous quittons sans un peu d’impatience pour certains car Hakim est soucieux de vérifier que tout est bien rangé avant de quitter la crypte.

Prévoir pour ce soir un pack de lait, du jus d’orange et une ou deux serpillères supplémentaires. La nouvelle chasse d’eau a un débit trop puissant et les toilettes sont facilement inondées.
Il y aura sans doute besoin également d’essuie-tout dans quelques jours. À noter la grande quantité de fromage dans le réfrigérateur et de pain (mais nos amis me signalent qu’ils ont du mal à manger du pain rassis). 

Compte-rendu du 41e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Vendredi 15 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader & Michel ont été accueillis par Juliette, Pierre, Bertrand et des lycéens.

La Cuisine des Anges, détail, Bartolomé Esteban Murillo (1618-1682), 

huile sur toile, 450 x 180 cm, Paris, musée du Louvre

Soupe de poireau, pommes de terre et oignons, poulet thaï assez pimenté donc au goût des accueillis (et des bénévoles!) et gâteau au chocolat accompagné de fruits (bananes, fruits de la passion et pommes.
Kader a besoin d’une prise multiple supplémentaire. Nous avons jeté les restes de bougies et fleurs fanées.  Pierre a emporté les torchons pour les laver et les rapportera ce soir. Il y a assez de fromage pour 3 jours.
Michel est le premier arrivé et nous dit le sourire jusqu’aux oreilles que nous sommes des anges. Nous avons du mal a le persuader que c’est aussi un ange. Il aimerait cuisiner pour les autres accueillis dans les prochains jours.
Il a beaucoup parlé avec un des jeunes qui l’interrogeait comme un ancien. Les questions posées avec candeur ne semblent pas le déranger (première question : «avez vous toujours été dans la rue»?). Il répond patiemment à toutes les questions pendant un long moment et m’expliquera a la fin qu’il a censuré quelques passages où il a dû assister a la folie des hommes pendant les guerres.
Hakim est persuadé que je suis prêtre. Constatant que les dénégations ne produisent pas leur effet, je finis par l’appeler mon fils.
Fofana est très accueillant pour les jeunes et se comporte avec eux comme un grand frère.
Kader est un peu gêné par le fait que nous soyons nombreux et parle peu.
Johnson est visiblement amateur d’épices et de gâteau au chocolat.
Abdelillah discute technique de secourisme et d’extinction des feux avec une jeune de 15 ans qui est apprentie pompier.

Extinction des feux a 22h45.
Pendant la nuit à 3 heures du matin l’ange Michel explique a Kader qu’on lui a volé son matelas. Kader n’ayant visiblement pas envie de se lever pour rétablir la situation, je raccompagne l’ange au bon endroit, son matelas n’ayant en réalité pas bougé de place. Les accueillis en rient le matin.
Puis ils restent tous au groupe de parole animé par Anne-Paule de 8h30 à 9h30 (à nouveau très beau moment de vérité).
Abdelillah recherche désespérément du travail et il a fait beaucoup de choses dans sa vie (maçonnerie, garde de sécurité, pêcheur etc...)
Fofana demande à ce que je mette dans le compte-rendu qu’il a beaucoup apprécié la compagnie des lycéens et qu’il était «super content».
Pour ce soir, Kader qui est ici «pour dormir et pas pour faire la fête» souhaite nous rejoindre seulement après le dîner.

Compte-rendu du 40e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Jeudi 14 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Anne-Lise, Bruno, Alexis et Grégoire.

Football en banlieue ; Le Stade, 1937, Lanoux, huile sur toile, 

Rennes, musée des Beaux-Arts

Dîner : soupe/ spaghetti-poisson /fromage / tarte, fruits
Arrivées en ordre dispersé entre 20h et 20h45. Laurent et Bertrand sont venus installer Michel dont c’est la 1ère nuit à SVP. Roland est passé voir Hakim, de retour après quelques jours passés dans un hôtel Place d’Italie, afin notamment de l’entretenir du programme de samedi (messe à 18h30 puis soirée hiver solidaire). Dîner délicieux - merci aux cuisiniers, soirée très sympathique. Échanges divers, en particulier autour du PSG…, d’Alain Delon, des gilets jaunes - Kader a une conscience et des idées politiques affûtées - et des pianistes de St Lazare. Michel, attentif, participe avec à propos. Ody est discret.
Le père Quinson vient nous saluer à la fin de l’adoration (elle a lieu tous les jeudis soir et implique de ne fermer la grille et la porte de l’église qu’une fois terminée, à 22h)
Anne-Lise et Bruno nous quittent à 22h30. Vaisselle harmonieuse. Extinction des feux vers 23h.
Quelques allers et venues pendant la nuit.
Lever 6h55. Petit-déjeuner et rangement collectifs. Départ à 8h10.

Réapprovisionnement : il n’y plus de pain de mie / brioche pour le petit déjeuner. Le fromage et le beurre sont aussi en voie d’extinction.

Compte-rendu du 39e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mercredi 13 février, Abdelilah, Fofana, Kader & Ody ont été accueillis par Laurence, Henri et Jean-Baptiste.

Guérison de l’aveugle de Bethsaïda, 1640, Gioacchino Assereto (1600-1649), 

huile sur toile, 137,7 x 97,1 cm, Pittsburgh, Carnegie museum of art.

Arrivée de Kader, Abdel et Fofana à 20h.
Nous attendons Ody jusqu’à 20h30 puis décidons de l’appeler. Il arrivera donc avec retard. Nous lui rappelons la nécessité d’être à l’heure.
Abdel m’indique que Hakim serait retourné chez lui dans une ville du Nord ? À confirmer peut-être.

Dîner délicieux préparé par Laurence et Henri : soupe, escalope de dinde aux champignons avec gratin dauphinois, fromage et ananas. Il reste assez de fromage pour le lendemain.
La conversation roule sur divers sujets dont la disparition des abeilles, les médecines alternatives en Afrique, les guérisseurs et les rebouteux. Beaucoup d’anecdotes savoureuses sur des guérisons spectaculaires. On frôle la question du miracle.

Fin de repas (la team vaisselle est bien rodé) et couchage ok.
Nuit ponctuée de ronflements tonitruants qui donnent matière pour la conversation du petit déjeuner. Ody jeûne le jeudi. Tout le monde est prêt à l’heure. Départ à 8h avec remise des clés à Jean-Michel.

Compte-rendu du 38e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mardi 12 février, Abdelilah, Fofana, Kader & Ody ont été accueillis par Véronique, Virginie, Paul et Roland.

Souris, Japon, époque Meiji (1868-1912), 

Shibata Zeshin (1807-1891), 

encre sur papier, 19,4 x 16,8 cm, Londres, British Museum

Ce soir, nous nous associons avec la Prière rue mensuelle à St Vincent de Paul : chants et partage sur l’évangile du jour : Se laver les mains suffit-il pour avoir un cœur pur ?

Puis repas chez Les Captifs, cuisiné par les jeunes de l’Aumônerie Rocroy.
Que de monde ! la salle était pleine, il fallut pousser les tables et récupérer jusqu’à la dernière chaise, la dernière assiette, pour que tous savourent ce moment.

22h, retour à la Crypte et retrouvailles entre accueillis.
Puis un long temps de silence nous entoure avant de nous coucher.

Une petite souris viendra en pleine nuit visiter la poubelle, ce qui ne réveillera pas les ronfleurs.

Ce matin, petit nettoyage du frigo avec Paul : il y a beaucoup de fromage.
Merci Murielle pour le café, les bananes et les clémentines.
Il reste aussi une grosse miche de pain de chez Carton

Compte-rendu du 37e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Lundi 11 février, Abdelilah, Fofana, Johnson (dîner), Kader & Ody ont été accueillis par Marie-Amélie, Guillaume, Pascal et Antoine.

Fès, le quartier des tombeaux mérinides, 

Marthe Flandrin (1904-1987), huile sur carton,

 38 x 45,8 cm, Beauvais, MUDO, musée de l’Oise

Menu :
Soupe de potirons et oignons, purée de butternut, rissoto et parmesan, compote de pommes maison avec touche de citron.
Menu très apprécié. 

Sujets de conversation :
Les pays d’origine (Libye, Côte d’Ivoire, Maroc).
Les deux années de pêcheur de Abdelilah en Mauritanie.
Le gouvernement et l’histoire politique récente de Côte d’Ivoire. Les difficultés actuelles en Libye. La Coupe d’Afrique des Nations.

Ambiance générale du dîner et du petit-déjeuner : très bonne, joviale
Réveil chacun à son rythme
Réserves alimentaires : café qui a été volé
Départ vers 8h10
PS : première nuit de Ody