Compte-rendu du 46e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Mercredi 20 février, Abdelilah, Fofana, Hakim, Kader, Michel & Ody ont été accueillis par Laurence, Anne-Marie, Corinne et Emmanuel.

L’Acrobate, 1930, Pablo Picasso (1881-1973), huile sur toile, 

162 x 130 cm, Paris, musée national Picasso

La température printanière de ce mercredi donne le ton de la soirée : douce, agréable, chaleureuse. On sent que de bonnes habitudes de vie commune sont prises, que des sympathies sont nées, et que chacun met du sien pour s’accommoder des agacements inévitables du quotidien. La grande tablée est familiale et le repas apprécié - soupe mystère aux petits pois, artichauts, épinards, spaghettis bolognese, crème anglaise maison et biscuits cuiller. A onze, la conversation se fait plutôt par petits groupes, mais ce sont de bons échanges. On partage des tuyaux pour les besoins du quotidien - vestiaires solidaires, Carillon, pianos dans les gares, etc - on admire les créations de Johnson, le ballet de l’acrobate au réverbère de Montmartre. La vaisselle se fait en un clin d’œil, on prépare une tisane ou un café pour les amateurs, et les feux sont éteints vers 22h45. 

On m’avait promis des ronflements spectaculaires, et certains s’étaient d’ailleurs précautionneusement munis de bouchons d’oreille, mais je trouve que le tableau avait été noirci à l’excès. Il y a certes une ligne continue, sonore et régulière, mais rien d’homérique, et puis un ensemble de variations apportées par les autres membres de l’orchestre - preuve que tout le monde n’est pas empêché de dormir !

Petit déjeuner dans la bonne humeur, entre miel (on l’a terminé) et politique chinoise en matière de naissances (allez comprendre les méandres de la conversation) - je n’ai pas vu de lait pour demain, mais je n’ai pas vraiment cherché, mea culpa - vaisselle, rangement, ménage. Chacun va ensuite son chemin. Il fait plein jour.