Dimanche 19 mars, à l'issue de la messe du soir précédant un grand dîner partagé entre tous les bénévoles et les six personnes de la rue accueillies, Corinne portait témoignage de son expérience au cœur d'Hiver Solidaire.
« Depuis 6 ans, au cœur sombre de l’année, nous tricotons avec Hiver solidaire, un assemblage hétéroclite et parfois improbable d’hommes et de femmes – accueillis et accueillants – qui vont petit à petit faire famille.
Ce qui me bouleverse, année après année, c’est que ça marche plutôt bien, ce pari un peu fou de se poser ensemble. Année après année, très vite, on ne sait plus vraiment qui accueille qui, qui donne des forces à qui. On voit naître des affinités, de vraies solidarités, des soutiens fugaces et discrets. On partage simplement la parole et le silence, le chant des oiseaux au réveil après les ronflements de la nuit, les sujets légers et les questions graves, l’inquiétude et l’espérance d’un lendemain meilleur.
Année après année, on apprend un peu plus à oser la confiance, à risquer la bienveillance. On sait qu’on ne peut pas tout, et même le plus souvent pas grand chose d’autre qu’être là, mais ce partage de nos faiblesses et de nos impuissances, ce bout de route sur lequel nous cheminons ensemble nous rend tous un peu plus humbles, et c’est déjà beaucoup.»
Sainte famille dite aux cinq figures, Nicolas Poussin (1594-1655), St Pétersbourg Musée de l'Ermitage |
De la famille, Hiver Solidaire a tous les bons côtés : les petits repas mitonnés (chacun sait qu’à la table d’Hiver Solidaire c’est dimanche tous les jours !), les discussions à bâtons rompus, les parties de cartes, les franches rigolades, l’écoute, l’empathie, la possibilité de se poser comme on est, de parler ou de se taire, le respect, la chaleur.
Comme dans une vraie famille, il y a aussi les petites frictions, les vrais coups de gueule, la vaisselle à laver, les matins mal réveillés, les bons jours et les mauvais.
Comme dans une vraie famille, il y a aussi les petites frictions, les vrais coups de gueule, la vaisselle à laver, les matins mal réveillés, les bons jours et les mauvais.
Ce qui me bouleverse, année après année, c’est que ça marche plutôt bien, ce pari un peu fou de se poser ensemble. Année après année, très vite, on ne sait plus vraiment qui accueille qui, qui donne des forces à qui. On voit naître des affinités, de vraies solidarités, des soutiens fugaces et discrets. On partage simplement la parole et le silence, le chant des oiseaux au réveil après les ronflements de la nuit, les sujets légers et les questions graves, l’inquiétude et l’espérance d’un lendemain meilleur.
Année après année, on apprend un peu plus à oser la confiance, à risquer la bienveillance. On sait qu’on ne peut pas tout, et même le plus souvent pas grand chose d’autre qu’être là, mais ce partage de nos faiblesses et de nos impuissances, ce bout de route sur lequel nous cheminons ensemble nous rend tous un peu plus humbles, et c’est déjà beaucoup.»