lundi 6 mars 2017

Compte-rendu du 62e jour



D'un jour à l'autre, d'un bénévole à l'autre le lien se tisse avec les six personnes de la rue accueillies pour l'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. 
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés. 

Dimanche 5 mars, Mathilde et Hadrien (bénévoles-dîner), Paul et Pierre (bénévoles-nuit) ont accompagné Alain G, Alain N, Cédric, Mohammed, Philippe & Rabah.



Vue du chevet de l'église Saint-Germain-
des-Prés à Paris sous l'Empire, 1810,
John Claude Nattes (1765-1822), Aquatine,
40 x 30 cm, Château de Versailles.
"Ouverture des portes à 20h, dans les 5 minutes suivantes tous sont là sauf Rabah et Philippe. 

Ceux-ci n’arrivent qu’à 8h15 et 8h30, respectivement, Philippe arguant de sa présence à la Messe dans une paroisse du IXe.

Les lits sont préparés et la table mise avec la célérité de l’expérience acquise et tous dégustent avec délectation la tarte aux tomates craquante et goûteuse préparée par Hadrien, accompagnée d’une prodigieuse quantité de salades mélangées qui sont finalement englouties en totalité. Il s’ensuit que les convives consomment avec beaucoup de modération les fromages ainsi que le gâteau au chocolat qui clôt ce repas.

L’ambiance monte d’un cran lorsque Philippe nous fait profiter de l’appel du loup qu’il a eu l’occasion de lancer dans le cadre d’une pièce dans laquelle il jouait ce rôle, parallèlement à celui de clown, ce qui impliquait un rapide changement de nez rouge. Il se prête de bonne grâce aux taquineries de tous à ce sujet. Par la suite la discussion ne faiblit pas. Les téléphones portables permettent de revoir les scènes culte des films dans lesquels les dialogues sont de Michel Audiard. À ce propos la présence dans le quartier d’un metteur en scène connu est rappelée : il s’agit de Bertrand Blier, fils de Bernard Blier. Ces mêmes téléphones permettent de constater que les plus vieilles églises de Paris sont, ex-æquo, Saint Julien le Pauvre et Saint Germain des Prés. La question de la liberté d’expression et ses limites sont également évoquées (comme la veille semble-t-il). 


Pendant ces discussions la malentendance d’Alain G se fait sentir (il aime bien, à juste titre, savoir de quoi on parle). On note un début de participation et une plus grande attention aux débats d’Alain N, ainsi que les connaissances de Cédric et, également, de Rabah.
Coucher rapide de Philippe et Rabah, rangement assuré par Cédric, Mohammed, Alain G et même Alain N. Cédric prend une dernière tasse de café pour garantir qu’il ne se réveillera pas à 5h du matin. La nuit est tranquille. Mohammed va prendre son petit dèj à 5h, pensant qu’il est déjà 7h. Alain G tousse beaucoup, Alain N moins qu’avant.
Lever à 7 h, aidé par un vigoureux encouragement du Père Paul, et tous se lèvent à temps pour s’attabler ensemble (même Alain N qui décidément va mieux). Un premier groupe part à 7h50 et le reste à 8h.

Pierre"