Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.
Jeudi 13 février, Ahmed, Bah, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Sabine, Marie-Christine, Élizabeth, Jean-Baptiste et Bertrand.
Réunion d’amis, vers 1640, Eustache Le Sueur (1616-1655)
Huile sur toile, 136 x 195 cm, Paris musée du Louvre.
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Au dîner, soupe de légumes, Parmentier de saumon aux patates douces et fondue de poireau (original et « exotique » d’après Daniel), financiers (qui finiront d’être dévorés le matin) et compote de pommes maison. Il faudrait refaire le plein de café et de lait.
La journée avait commencé avec le petit déjeuner de départ de Julien, Grégory et Ahmed. Ahmed qui a visité les lieux la veille (dans le 12e) est ravi. Il nous décrit un appartement de plusieurs étages dont un étage avec une famille ayant de jeunes enfants et un autre où ils seront logés. Ils pourront y rester la journée avec 3 repas par jour. Aux dernières nouvelles de jeudi matin il est encore très content.
Le soir nous rencontrons Roberto qui est vénézuélien. Il a commencé à se faire connaitre auprès de nos amis d’hiver solidaire Notre Dame de Clignancourt qui n’avaient plus de place. Il parle espagnol et italien et a la ferme intention d’apprendre le français et de trouver un travail dès que possible. Il note avec application toutes les règles de vie (notamment « respect de soi », « respect des autres » et « respect des lieux ») et montrera dès la première soirée qu’il les a bien intégrées.
Au début de la soirée Petru s’affaire, lui aussi avec beaucoup d’application, à noter les noms de toutes les personnes présentes, épaulé de Virginie qui lui rappelle avec patience qui est qui. La nuit fera son œuvre puisqu’il a bien retenu certains noms. Après un mot d’accueil de Damien et la réponse de Roberto qui exprime sa joie d’être là (révisez votre espagnol et italien puisqu’il faudra prendre la suite de Jean-Baptiste pour les futures traductions !), Petru égrène les noms des amis présents et absents lors de la bénédiction (y compris ceux partis le matin et ceux de l’équipe des Captifs). Puis il partage une soupe avec nous, tout en nous vantant les mérites de la soupe et du café instantané distribués par l’armée du salut avant d’aller fumer dehors loin du détecteur de fumée des toilettes.
Puis les conversations se poursuivent en franco-italo-espagnol tandis que Daniel devise notamment sur les différents accents en Chine. Roberto et Bah parlent beaucoup comme de vieux compères. Nuit bruyante (pourtant Daniel nous avait garanti que les ronfleurs avaient quitté les lieux !), ponctuée par un réveil qui a sonné «très tôt» : les escalators ont en effet l’avantage d’être un lieu relativement « confortable » (!!) pour dormir, mais ils ont l’inconvénient de se mettre en route à 5h00 du matin donc il vaut mieux faire sonner son réveil à 4h30 lorsqu’on n’est pas à l’abri de la crypte...
Le soir comme le matin, tout le monde s’affaire à la vaisselle et au balai : on sent bien qu’on a perdu en technicité avec le départ de Grégory mais le cœur y est !