Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.
Samedi 8 février, Ahmed, Bah, Daniel, Grégory, Julien et Petru ont été accueillis par Sophie, Muriel, Pierre et Emmanuel.
À 20 heures seuls Daniel et Ahmed sont là, mais aussi Sophie, ce qui permet, avec l’aide d’Emmanuel, de préparer la table pour dix.
À 20 h 25 on se met à table, avec Petru et Grégory arrivés entre-temps et ayant appris que Bah serait en retard. Puis arrive la nouvelle que Julien est entré aux urgences et ne sera pas là avant une heure indéterminée.
Suivant un rite destiné à se reproduire, aucune bouchée n’est avalée sans que Petru n’ait au préalable béni la table, le repas et les convives (dont les noms ont été soigneusement notés dans son carnet). Sophie a alors le plaisir de voir sa soupe poireaux et pommes de terre avalée avec délectation par tous et en particulier par Ahmed qui déclare tout sourire «La soupe c’est l’amour de moi !». L’émerveillement se poursuit avec la découverte d’un rôti de bœuf accompagné de ses frites que Muriel dévoile sur la table.
La mastication appliquée de ce rôti fait que la conversation est dans un premier temps peu fournie, notamment de la part de Grégory qui semble sur le point de piquer du nez dans son assiette pour cause de fatigue. Le sujet principal reste la question du coronavirus sur lequel chacun a une opinion ou anecdote à exprimer. L’échange va jusqu’à devenir presque scientifique, notamment sur l’intrigante question de son passage de l’animal à l’homme.
Coca-Cola [3], 1962, Andy Warhol (1928-1987),
casein on cotton, 176.2 x 137.2 cm, Collection privée. |
Il en est de même avec la discussion suivante concernant la composition du coca cola et ses vertus curatives (même pour bébés suivant l’expérience de Sophie) et encore à propos de l’assise sur ballon recommandée par Emmanuel pour éviter le mal au dos. Le dessert, fourni par la boulangerie, est l’occasion de souhaiter à Ahmed son anniversaire. La simplicité du gâteau d’anniversaire (une tartelette aux framboises) ne semble pas diminuer son plaisir d’être l’objet d’une attention particulière et il remercie d’un large sourire.
Le rangement est rondement mené - avec deux couverts laissés en attente pour Bah et Julien - de même que le nettoyage et le rangement. Coucher vers 21 h 30. Bah arrive à 21 h 50 en s’excusant de son retard du à l’achèvement tardif d’un déménagement en banlieue suivi d’1 h 30 de trajet. Il fait honneur au dîner et se couche tout de suite. Quant à Julien, c’est à 23 h 50 qu’il arrive, très mécontent de son attente de 4 heures aux urgences suivi d’une fin de non recevoir pour la délivrance d’une ordonnance. Lui aussi se couche tout de suite.
Nuit tranquille quoiqu’assez bruyante en première partie. Départ relativement groupé vers 10 heures.