D'un jour à l'autre, d'un bénévole à l'autre le lien se tisse avec les personnes de la rue accueillies pour l'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul.
Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.
Dimanche 26 mars, Sarah, Stéphane, Pierre, Augustin et Damien ont accompagné Alain G, Alain N, Cédric, Mohammed & Rabah.
«Nous sommes tous présents dans les 10 minutes de l’ouverture à 20h. La mise en place du dîner se fait tranquillement. Nous avons la visite de Thierry, invité ce soir là, et de Damien, venu parler à Alain G. et Augustin. Nous nous mettons à table à 20h30. On va chercher des chaises supplémentaires pour accommoder nos deux invités et on se serre donc à 12 autour de la table. Est ce un record pour Hiver Solidaire ?
Les deux grosses casseroles contenant l’épaisse et goûteuse soupe aux lentilles préparée par Stéphane est avalée rapidement et avec un plaisir évident par les convives. Apparaît alors la cocotte, chaudement recouverte de son manchon, de laquelle Sarah extrait de généreuses portions de pâtes relevées de diverses choses dont des éclats d’amandes du meilleur effet. Le seul qui n’en vient pas à bout est Thierry, qui en est fort marri. Après un fromage vite expédié le dîner s’achève sur la distribution de pommes cuites servies dans leur bain de beurre fondu.
Discussion ouverte et animée à propos du musée de l’aéroport du Bourget où Damien a travaillé. Il vante la collection d’avions qui y réside et, aussi, celle des vieux coucous qui y moisissent faute de fonds pour les entretenir. Mais chut : secret Défense. Il parle d’un projet de visite du musée pour Hiver Solidaire. Bien entendu Alain G. ne peut laisser passer cette discussion aéronautique sans évoquer la présence d’avions de la seconde guerre mondiale à l’aéroport de Cerny dans l’Essonne. On apprend au cours de la discussion que Thierry est un ancien para du 2ème RCP et qu’il a effectué 22 sauts, dont 2 d’hélicoptères, les plus impressionnants.
La discussion porte ensuite sur les expériences différentes d’Hiver Solidaire dans les autres paroisses parisiennes : certaines n’ont rien prévu à cet égard, d’autres le font sous des formes différentes (café solidaire, épicerie solidaire…). Damien s’emploie à promouvoir notre formule auprès de paroisses avoisinantes.
Pendant toutes ces discussions on remarque la verve de Cédric mais aussi l’humeur plutôt renfermée, voire bougonne, de Mohamed.
Peu après les cigarettes d’après dîner, tandis que les couche tôt sont déjà dans leurs duvets, Augustin, après entretien avec Damien et Alain G., se porte volontaire pour accompagner ce dernier à son hôtel, près du cimetière du Père Lachaise. Il n’en reviendra qu’à 23h15, mission accomplie. Comme d’habitude Cédric reste debout le dernier, en sirotant son café, accompagné d’un dernier cigarillo. Je reste avec lui pour une dernière discussion sympathique. Extinction des feux à 22h30 et réveil à 7H15. Départs successifs jusqu’à 8h05.
Il manque deux choses : des sucres en morceaux et une bouteille de lait (une petite suffit).»