Vendredi 22 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Johnson, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Juliette, Stéphane, Benoît et Bertrand.
Crâne, oursins et lampe sur une table, Pablo Picasso (1881-1973),
huile sur bois, 81 x 100 cm, Paris, musée national Picasso
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Une atmosphère paisible et souriante règne, chacun a l’air reposé et serein. Contrairement au début de l’hiver où certains sujets polémiques auraient pu casser la bonne ambiance, on plaisante désormais souvent avec beaucoup de bienveillance.
Avant le repas, certains s’interrogent sur le déroulé d’une messe, d’autres prononcent quelques diatribes contre l’évolution de Paris qui exclut progressivement les pauvres. Puis on passe rapidement à des sujets moins polémiques comme les oursins, le lavage des taxis turcs, Essaouira, l’île Maurice, l’ordre de passage idéal lors d’un conseil de classe, la pêche aux requins en buvant de la bière et la définition du bon coiffeur («un endroit où il règne une atmosphère des années 1950»).
Le matin Anne-Paule vient à 8h30 pour faire un bilan d’hiver solidaire. Fofana a dû partir tôt pour travailler mais Ody revient spécialement. Tout le monde s’écoute avec bienveillance. Anne-Paule préparera un verbatim, mais de très belles phrases sont prononcées sur la gratitude, la famille et l’amitié, la reconstruction, le fait de ne plus être esclave de l’argent et d’avoir l’impression d’être redevenu «quelqu’un», ancré dans un quartier devenu familier.