lundi 25 mars 2019

Compte-rendu du 76e soir d'Hiver Solidaire 2019

D'un soir à l'autre, d'un bénévole à l'autre un lien se noue avec les personnes de la rue accueillies dans le cadre d'Hiver solidaire à Saint-Vincent-de-Paul. Le compte-rendu du matin, comme un passage de relais, témoigne chaque jour de ces moments partagés.

Vendredi 22 mars, Abdelilah, Fofana, Hakim, Johnson, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Juliette, Stéphane, Benoît et Bertrand.

Crâne, oursins et lampe sur une table, Pablo Picasso (1881-1973), 
huile sur bois, 81 x 100 cm, Paris, musée national Picasso 
Au dîner, soupe orange vif aux multiples légumes (carottes, butternut, poireaux etc.), salade de riz composée, quiches lorraines et riz au lait très réussi même si c’était une première pour le cuisinier (et pour certains convives).
Une atmosphère paisible et souriante règne, chacun a l’air reposé et serein. Contrairement au début de l’hiver où certains sujets polémiques auraient pu casser la bonne ambiance, on plaisante désormais souvent avec beaucoup de bienveillance. 
Avant le repas, certains s’interrogent sur le déroulé d’une messe, d’autres prononcent quelques diatribes contre l’évolution de Paris qui exclut progressivement les pauvres. Puis on passe rapidement à des sujets moins polémiques comme les oursins, le lavage des taxis turcs, Essaouira, l’île Maurice, l’ordre de passage idéal lors d’un conseil de classe, la pêche aux requins en buvant de la bière et la définition du bon coiffeur («un endroit où il règne une atmosphère des années 1950»). 






Le matin Anne-Paule vient à 8h30 pour faire un bilan d’hiver solidaire. Fofana a dû partir tôt pour travailler mais Ody revient spécialement. Tout le monde s’écoute avec bienveillance. Anne-Paule préparera un verbatim, mais de très belles phrases sont prononcées sur la gratitude, la famille et l’amitié, la reconstruction, le fait de ne plus être esclave de l’argent et d’avoir l’impression d’être redevenu «quelqu’un», ancré dans un quartier devenu familier.