Dimanche 31 mars, Abdelilah, Fofana, Kader, Michel et Ody ont été accueillis par Sarah, Solange, Benoît et père Arnaud.
Le Sang du Rédempteur, Giovanni Bellini (1430-1516),
détrempe sur bois de peuplier, 47 x 34,3 cm,
Londres, National Gallery
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Rapidement, les discussions et la joie ont pris le dessus. Alors que nous parlions de maroquinerie, Abdel, plein d’humour, nous a confié qu’à son arrivée en France il avait cherché une maroquinerie persuadé trouver des ressortissants. Nous avons tous beaucoup ri, lui le premier. Et, en réfléchissant, nous avons tous convenu d’une étymologie probable du mot, par référence aux tanneries marocaines.
Kader, quant à lui, refuse le décalage horaire, et le trouve absurde. Cohérent, il est d’ailleurs arrivé une heure en retard. Michel a été bouleversé par la messe ce matin. Alors qu’il n’avait plus osé participer à un office depuis très longtemps, l’Évangile du jour était celui du fils prodigue. « Tous les mots m’étaient adressés », nous confie-t-il. « J’avais le sentiment, que le Seigneur me parlait personnellement. » Merveilleuse providence, et douce miséricorde.
Au petit déjeuner, séance de coiffure, Fofana a sorti le matériel et a coupé les cheveux de Michel, très ému à l’évocation de cette journée d’adieu et de remerciement. Tous, nous nous quittons avec un pincement au cœur.
Ce matin, à la fin de la messe, Damien a chaleureusement remercié tous les bénévoles engagés dans l’opération. Un grand merci à nos amis accueillis pour leur amitié et leur confiance, pour avoir été ces enfants privilégiés du Christ à aimer comme des frères. En eux s’est manifestée sa Présence – sa Passion continuée à travers leurs stigmates, mais aussi sa Résurrection à travers les rédemptions dont nous avons pu être les témoins en croyant à l’amour libérant du Christ et en croyant en eux. Chacun, nous pourrions témoigner, si nous avons pris le temps de les écouter et de les aimer, d’avoir été enseignés par nos amis et donc d’en avoir été transformés. Qui peut mieux nous apprendre la justice, la fraternité, l’amour, le partage sinon ceux qui en sont privés ?
Père Arnaud